Les jeunes et les moins jeunes, peu regardants sur les conditions d'hygiène, puisque habitués à ce genre d'endroit, ingurgitent avec grand appétit les mets commandés : pizzas bien garnies, sandwichs chawarma avec ou sans mayonnaise ou h'rissa, frites-omelettes ou salades dont la décoration vous séduit et vous met l'eau à la bouche. Les dangers sont multiples. Entre listerias et salmonelles, les toxi-infections semblent de plus en plus nombreuses ! A cela s'ajoute les intoxications à la dioxine ou au plomb ! Viande, œufs, poisson. Cette nourriture préparée dans des conditions douteuses n'est pas sans conséquences. Des victimes sont enregistrées au quotidien. Qui sont ces bactéries qui s'invitent à nos repas ? Une toxi-infection alimentaire (en langage courant, une intoxication alimentaire) est une maladie, dans la plupart des cas, infectieuse et accidentelle, contractée suite à l'ingestion d'aliments ou de boissons contaminées par des agents pathogènes, qu'il s'agisse de bactéries, virus ou parasites. Pour les pathologies provoquées par l'ingestion de produits non comestibles ou toxiques (intoxications médicamenteuses, métaux lourds, empoisonnement, champignons vénéneux, produits chimiques), on parle également d'intoxication alimentaire. Les grandes toxi-infections alimentaires collectives sont appelées «crises alimentaires». La mauvaise manipulation, la préparation, le stockage, la conservation ou la cuisson des aliments (non-respect des températures d'entreposage ou de cuisson, contaminations croisées), constituent un nid idoine pour les bactéries. Plusieurs heures ou plusieurs jours après avoir mangé, et selon l'agent en cause, les symptômes apparaissent : nausées, douleurs abdominales, vomissements, diarrhées, fièvre, maux de tête, fatigue physique... Dans la plupart des cas, après une courte période d'indisposition, les symptômes disparaissent laissant un souvenir qu'on n'est pas près d'oublier. Des problème de santé permanents peuvent cependant apparaître. Des décès sont même enregistrés , notamment chez les personnes fragiles, comme les bébés, les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes présentant un déficit du système immunitaire... L'arthrite réactionnelle est l'une des maladies transmises par voie alimentaire, qui se produit typiquement 1 à 3 semaines après l'infection. Les fêtes familiales mises à l'index Contacté par nos soins, le chargé de communication du ministère du Commerce nous a indiqué que des journées d'information, des rencontres régionales et des campagnes de sensibilisation ont été organisés avant et durant la saison estivale dans plusieurs wilayas. En outre, des communiqués sont publiés dans les quotidiens nationaux pour rappeler aux producteurs et distributeurs des viandes de prendre les dispositions nécessaires pour conserver, dans de bonnes conditions leurs produits et éviter toute contamination. Tout en nous assurant que le ministère s'attelle à renforcer le contrôle, le responsable a déploré, par ailleurs, l'impossibilité de contrôler les fêtes familiales où, à l'en croire, la plupart des victimes sont recensées. Côté statistiques, pour le seul mois de juin, le ministère de la Santé a recensé 800 personnes intoxiquées, a rapporté un quotidien national. La capitale, à elle seule, a enregistré 243 intoxications alimentaires. Interrogés, les personnes hospitalisées, ont toutes affirmé avoir mangé dans des fast-foods, des petits restaurants ou dans des pizzerias. Les enquêtes réalisées par le ministère du Commerce, rapportées par la même source, démontrent que 62% des intoxications sont enregistrées dans les fêtes familiales où la préparation des plats n'est soumise à aucun contrôle. L'autre danger constaté de visu réside dans les produits alimentaires laitiers comme le fromage, le yaourt qui sont vendus sur des étals et exposés au soleil, au vu des autorités publiques, (APC, APW, ministères du Commerce et de la Santé…). Le citoyen contraint de redoubler de vigilance Qui contrôle quoi ? Telle est la question qu'on se pose quand on sait qu'à chaque été, le citoyen lambda est victime de son ventre, ne dit-on pas que « ventre affamé, n'a pas point d'oreilles». Pourtant, des textes de loi censés protéger le consommateur contre les dangers d'une nourriture préparée ou exposée dans des conditions douteuses sont promulgués, et même s'ils sont tous unanimes à dénoncer ce genre de pratiques, à appeler à la sensibilisation et à l'application des mesures dissuasives à l'encontre de ceux qui prennent le citoyen pour des cobayes, leur application tarde à venir. Pour information, le ministère du Commerce a décidé dernièrement de frapper fort en s'attaquant à la source du problème. En coordination avec le ministère de la Santé, il est prévu la communication de tous les cas d'intoxication alimentaire au ministère du Commerce à l'effet de faciliter la tâche aux agents du contrôle pour localiser ces lieux impropres et les poursuivre en justice. Une initiative louable, certes, mais des doutes pèsent sur sa concrétisation. A l'approche du mois de Ramadhan, le citoyen est censé, lui-même, redoubler de vigilance et ne pas opter pour les produits alimentaires vendus un peu partout sur les étals, même si leurs prix restent attractifs, ces produits regorgent de microbes. Un tel choix n'est pas sans conséquences. Saïda G. Voir sur Internet