Ce thème inscrit parmi les huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD), son examen à Kampala intervient dans une conjoncture marquée par le désengagement avéré de pays riches. La conférence africaine de Kampala autour du thème précité a été précédée par le lancement, jeudi dernier, par le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) d'une nouvelle commission de haut niveau sur la prévention du VIH. Les membres de la commission en question sont invités à mener des campagnes d'actions sociale et politique de lutte contre le VIH. Le virus du sida fait des ravages dans les régions les plus vulnérables, dont le continent africain qui, au vu de certaines étapes franchies, lui reste beaucoup à faire. Les responsables africains aborderont ce thème sous ses aspects divers, surtout après la réunion tenue à Genève entre une cinquantaine d'ambassadeurs de l'Union africaine et le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. Une rencontre durant laquelle il a été souligné que chaque année près de 400 000 enfants naissent avec le VIH en Afrique et que seulement 28% des femmes enceintes effectuent un dépistage au VIH. Des indices alarmants, si on prend en compte d'autres facteurs, dont la pauvreté et l'analphabétisme, qui accentuent la propagation du VIH. A cela viennent s'ajouter le manque d'infrastructures de santé pour la prise en charge des malades et l'absence de centres de dépistage et de prévention. L'autre statistique révélée lors de la rencontre de Genève, alarmante et significative à plus d'un titre, a trait au taux de femmes enceintes séropositives qui reçoivent des médicaments antirétroviraux pour empêcher la transmission du virus à leurs enfants. Celles-ci représentent 45% en Afrique, plaçant ainsi le sida comme la première cause de mortalité chez les nourrissons et les jeunes enfants, et cela dans les pays les plus pauvres du du continent, au moment où «l'infection au VIH des nourrissons est quasiment stoppée dans de nombreux pays à revenu élevé», selon M. Sidibé. Par ailleurs, même si l'approche prônée à la rencontre de Genève par le responsable onusien pour sauver la vie des mères et de leurs bébés s'articule autour d'une action en combinant dépistage et services de conseil sur le VIH, l'accès à des prophylaxies et à des traitements antirétroviraux efficaces, à des méthodes d'accouchement sans danger, la régulation des naissances, des services de conseil et de soutien sur les pratique d'alimentation optimale des nourrissons sont tout autant de mise. Le responsable onusien n'a pas été sans mettre l'accent sur les conséquences du désengagement des pays riches dans la lutte contre la sida arguant des effets de la crise financières. A cela vient s'ajouter le prix très élevé des médicaments antirétroviraux dicté par les entreprises multinationales dominant ce marché, et dont le souci majeur est le gain au détriment de la lutte contre une maladie dévastatrice. Les chefs d'Etat africains sont appelés à répondre au défi majeur qui se pose, ainsi, au continent africain dont le développement durable en dépend. A ce propos, ils seront appelés à consentir plus d'efforts pour peaufiner une approche visant un meilleur partenariat inter-africain à même de consolider les acquis enregistrées. Il sera certainement question de l'élaboration d'un plan d'action plus pertinent en direction des partenaires et organismes internationaux, exigeant plus d'actions que de discours de bonne volonté politique des pays riches.