Vu la forte demande sur le ciment, le groupement des ciments d'Algérie (GICA) compte importer ce matériau de construction, devenu au fil du temps très convoité, vu les chantiers de constructions lancés dernièrement. A en croire le site électronique «Toutsurl'Algérie», la Société de distribution des matériaux de construction (Sodismac) est sur le point d'importer pour la région centre 450 000 tonnes de ciment. La même démarche est entreprise par la Société des ciments de Hamma Bouziane (SCHB, groupe GICA) à Constantine, qui compte, également, importer 350 000 tonnes destinées au marché de l'Est du pays. La même source a rapporté, également que la société Sodismac (Ouest) a procédé à l'importation de la même quantité, c'est-à-dire, 350 000 tonnes de ciment, pour alimenter les chantiers de l'Ouest du pays. Il y a lieu de rappeler que la forte demande sur ce matériau a poussé le GICA à lancer un appel d'offres pour l'importation de 1,5 million de tonnes de ciment, en janvier 2010. Pour information, le ciment importé revient cher à l'Etat puisqu'il coûte près de 100 dollars la tonne contre celui produit localement, qui oscille entre 50 à 70 dollars. A souligner dans ce contexte, que le prix du ciment ne cesse de connaître des hausses vertigineuses sur le marché national, et ce malgré la promulgation d'un décret exécutif définissant les marges des distributeurs. La spéculation est pointée du doigt par les connaisseurs dudit marché. Une spéculation qui fait que la demande sur «l'or gris» reste toujours insatisfaite. Dernièrement, un ancien responsable d'une cimenterie publique a indiqué que le trafic de «l'or gris», " connaît une forte spéculation en raison de sa marge bénéficiaire énorme. Certes, les revendeurs de ciment acquièrent désormais des fortunes colossales selon le nombre de bons acquis ", a rapporté un quotidien national. Plus explicite, le même responsable dira qu' «un seul bon de 20 tonnes de ciment rapporte au minimum 100 000 dinars nets d'impôts à son bénéficiaire. Une quantité de 20 tonnes de ciment est cédée à 135 000 dinars chez Lafarge et coûte un peu moins chez les cimenteries publiques. La même quantité est revendue sur le marché noir à deux fois son prix. Elle est cédée entre 230 000 et 240 000 dinars sur le marché de détail. «L'achat et la vente du ciment est entièrement entre les mains des spéculateurs», a-t-il affirmé. Le marché de détail n'est pas en reste, puisque, selon la même source, «il échappe lui aussi au contrôle des autorités». Et d'ajouter que «ce marché est alimenté essentiellement par certains entrepreneurs qui détournent le ciment acheté auprès des cimenteries pour leurs chantiers, et les commerçants qui ont leurs entrées dans les cimenteries publiques».