L'insuffisance de la production locale de ciment et la mise en œuvre du plan d'investissement 2010-2014, qui a donné naissance à de gigantesques chantiers de réalisation pour des projets d'infrastructures, ont provoqué des tensions autour du ciment. Pour répondre à la forte demande en ce matériau indispensable pour des centaines de chantiers, gros consommateurs, lancés simultanément, le recours à l'importation devient, alors, inévitable. Dans cette optique, le groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) compte se tourner, une fois de plus, vers l'importation afin de remédier, un tant soit peu, à la pénurie qui règne sur le marché du ciment, engendrant une forte spéculation. Ainsi, une opération d'importation de 800.000 tonnes de ciment pour l'approvisionnement des chantiers des régions Centre et Est, est prévue prochainement. Cette opération intervient, rappelle-t-on, à quelques jours seulement, du lancement par la Sodimac Ouest d'une opération d'importation de 350.000 tonnes de ciment destinées à approvisionner les chantiers de l'ouest du pays. "La Société de distribution des matériaux de construction (Sodimac) vient d'entamer les démarches pour l'achat de 450.000 tonnes de ciment pour la région centre. De son côté, la Société des ciments de Hamma Bouziane (SCHB, du groupe GICA) à Constantine, a décidé d'importer une quantité de 350.000 tonnes pour alimenter le marché de l'est du pays", rapporte le quotidien électronique "toutsurlagérie" dans son édition d'hier. En janvier 2010, le groupe industriel public des ciments d'Algérie (GICA) avait déjà lancé un appel d'offres pour l'importation de 1,5 million de tonnes de ciment. "Le ciment d'importation coûte à l'Algérie près de 100 dollars la tonne contre 50 à 70 dollars pour celui produit localement", a ajouté la même source. Gros consommateur de ciment, l'Algérie fait d'énormes efforts pour juguler le phénomène de la spéculation qui entoure le marché des matériaux de construction, engendrant de fréquentes pénuries. Conséquence, les prix de ce matériau ne cesse de flamber jusqu'à afficher 1 200 dinars le quintal sur le marché de détail. Il convient de souligner que les 12 cimenteries publiques que compte l'Algérie assurent une production annuelle de 11,5 millions de tonnes. Ces cimenterie opèrent sous la coupe de quatre principaux groupes de production répartis sur les régions du pays. Il s'agit du groupe ERCC, composé des cimenteries du centre du pays, du groupe ERCO pour la région Ouest, du groupe ECDE ( Chlef ) et du groupe ERCE pour la région Est. La production des cimenterie publiques va grimper forcément jusqu'à atteindre 20 millions de tonnes annuellement, suite à la signature, jeudi dernier, par le groupe GICA des conventions de financement à des conditions avantageuses avec le Fonds national de l'investissement (FNI) et la Banque extérieure d'Algérie. A cette production du secteur public s'ajoute celle du secteur privé, estimée à environ 7 millions de tonnes annuellement, réalisée par Algerian Cement Company (ACC), filiale de l'égyptien Orascom Construction, rachetée par le groupe français Lafarge. A rappeler, par ailleurs, que deux opérations d'importation de 2,5 millions de tonnes de ciment ont été lancées. La première de 1 million de tonnes a été lancée vers la fin de l'année écoulée. La seconde est prévu pour le mois d'octobre prochain.