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Que fait la police ? (II)
Mascara : criminalité et violence urbaine
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 07 - 2010

La deuxième sortie nocturne de mercredi à jeudi avec les services de la police judiciaire de la sûreté de la wilaya, qui, rappelons-le, où la presse nationale a été invitée à couvrir ou plutôt a médiatiser cette péripétie, a vu la participation de six voitures et une vingtaine d'hommes de la police judiciaire sous le commandement des officiers de police Sirat Rachid et Benbakar Hachemi, deux jeunes chevronnés qui connaissent parfaitement la combinaison des délinquants récidivistes et autres bandes dangereuses et malfaiteurs connus des services de la police et de la justice.
La démission des élus , qui ont d'autres chats à fouetter, est palpable la nuit tombée, absence d'éclairage public, décharge sauvage, fuites d'eaux, routes défoncées et complètement impraticables où le numérotage de certains quartiers est l'unique moyen de lutter contre l'insécurité, à l'exemple du faubourg Boulilef, quartier Bendaoud (plaie du chef-lieu), cité des 936 Logements, Faubourg Suisse, 2O4 Logements, Khessibia, Faubourg Medbeur, etc. A défaut de solutions, les raisons de l'insatisfaction collective sont multiples au niveau du chef-lieu de la wilaya, où beaucoup reste à parfaire. Malgré ces aberrations de la municipalité qui, paraît-il, est dépassée par les événements, les éléments de la sûreté de wilaya, spécialement ceux qui reprennent le travail la nuit, signalent au cas par cas, tout ce qui attire leur attention au cours des diverses rondes et patrouilles auxquelles ils sont assignés. Toutes ces observations sont mentionnées sur le registre, communément appelée 'la main courante'.
Cette sortie sur le terrain avec les hommes de Sirat Rachid et Benbakar Hachemi, a vu les points chauds du chef-lieu revisités où des patrouilles à pied ont été vérifiables à travers le quartier Baba-Ali, et ce, suite à un coup de téléphone faisant état de consommation de stupéfiants par des jeunes. L'interpellation au cours de cette présumée affaire de plusieurs jeunes, où une fouille minutieuse a été opinée sur des suspects adossés au mur n'a rien donné. Une autre recherche juste à côté de cette vraie fausse alerte, dans une maison complètement en ruine, servant sûrement de cache de petites quantités faciles à écouler n'a rien donné comme preuve matérielle. Quelques temps plus tard, un autre appel téléphonique provenant de la cité-dortoir qui jouxte l'entrée principale de l'université, où des jeunes ont été signalés comme étant des adeptes de Bacchus, par la consommation de l'alcool sur un lieu public, c'est-à-dire en face des riverains. Arrivés sur place, et au lieu indiqué, les forces de l'ordre trouvent cinq jeunes en train de fumer le narguilé. «Rien à signaler», lance l'officier par radio, et qui, invite en même temps ces jeunes de la cité à rentrer chez eux ou plutôt à rester devant leur lieu de résidence.
Au cours de ces différentes péripéties, la salle de trafic de la sûreté de wilaya constamment en contact radio avec les véhicules en patrouilles ne cesse d'annoncer à longueur de cette autre nuit calme, les différents vols de véhicules et autres camions qui sont commis sur le territoire national. Des voitures et camions qui s'évaporent en pleine nature, une autre véritable plaie en plein crue, qui suscite bien des interrogations.
Les centres de rééducations sont devenus une simple formalité
Retour à Sidi Bousekrine, lieu propice de tous les vices où la prostitution, la drogue, l'alcool battent leur plein où les délinquants sans foi ni loi sont omniprésents et à visage découvert, sèment la terreur a travers les dédales et autres ruelles périlleuses où des petits caïds font la loi, où des agressions avec violences et autres rackets ont été observés à plusieurs reprises.
Même les policiers en renfort ont du mal à contenir ces forces du mal, où les incarcérations dans les divers centres de rééducations sont devenues une simple formalité pour ces habitués de ces lieux. A l'exemple de cette autre nuit «très calme», qui a une vu deux jeunes notoirement connus et qualifiés de dangereux semer la panique dans un premier temps dans un restaurant situé aux alentours de l'université de Mascara, pour bifurquer, ensuite, chez un vendeur de boissons alcoolisées, pour agresser avec violence un consommateur en lui chapardant son vin et tout en détroussant son portefeuille d'une somme d'argent. Après,un dépôt de plainte à la 1re sûreté urbaine par la victime et du patron des lieux, les agresseurs qui ont réussi a prendre la fuite après leur acte odieux seront activement recherchés par une autre patrouille de la police judiciaire. Dans la foulée, une autre descente à pied sera dirigée vers le quartier général des filles de joie, établi à Sidi-Bousekrine, où une femme d'un certain âge fera savoir aux éléments de la police judiciaire et en ces termes : «Quand on a besoin de vous on ne vous trouve jamais. Ils (proxénéttes ou protecteurs), nous font misère de jour comme de nuit.
D'ailleurs, hier soir, ils ont fait un tabac : «Darou fina zouti. Où étiez-vous ? ». A un moment donné, un jeune habitant de ces lieux, apparemment éméché, menace de partir de son domicile et de s'en prendre aux policiers présents à partir d'une porte béante d'une prostitué. Du cinéma en perspective pour casser le «flic» inquisiteur et intru qui fait déguerpir les clients passionnés de la chaire fraîche et soirée enivrante. En effet, par ces descentes inopinées et répétitives de la police judiciaire, les femmes de mœurs légères et leurs souteneurs sont en train de perdre une manne d'argent considérable provenant de la prostitution, de la drogue et de l'alcool.
Ce qui commence à se faire ressentir par ces temps qui courent, où les caisses et les pigeons se font très rares. Dans un français à peine audible, une autre prostitué fera savoir à l'assistance qu'elle ne manquera pas de téléphoner au commissaire divisionnaire : «J'ai le numéro de téléphone de votre patron, et je ne lui manquerais pas de lui faire part de votre hogra (iniquité) ».
Un sourire général se laisse deviner sur les visages des éléments de la police judiciaire qui lèvent le camp pour se positionner au lieu dit Baticha. Cinq individus complètement éméchés, dont quatre récidivistes, seront interpellées et conduits a la 1re Sûreté urbaine pour examen de situation. Une petite quantité de kif traité à usage personnel sera confisquée au cours de cette opération de routine.
(A suivre)


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