Dès qu'arrive la belle saison, chaque espèce d'oiseau y va de tous ses instincts, de ses modes de reproduction et de nutrition. Les plus attentifs parmi nous ont remarqué la différence qui existe entre les familles par le plumage, le chant, le comportement. Les cultivateurs d'autan, ceux qui n'ont jamais cessé d'aimer la terre nourricière, don de Dieu Tout-Puissant qui a aussi permis l'embellissement de la nature par l'immense diversité des couleurs et des chants d'oiseaux, ont écouté d'une oreille attentive les cris de ces compagnons ailés au point d'en parler en connaisseurs. Nous les avons entendus dire que tel oiseau se manifeste lorsque la chaleur commence à se faire sentir, son cri mélodieux reproduit exactement les syllabes de ces paroles : «Enlève la laine, habille-toi légèrement» adressées à tous les humains. Ce qu'on avance là est indiscutablement vrai si bien qu'un cueilleur de plantes aromatiques a cru avoir entendu d'un oiseau étrange qui chantait sans discontinuer des menaces qui l'obligèrent à quitter son travail. Parmi les oiseaux, il y a ceux que les laboureurs n'aiment pas pour les dommages qu'ils sont capables de leur causer. Tel a toujours été le coucou appelé en langage populaire «tikouk» qui passe son temps à voler à grande vitesse ou à se nourrir. C'est pourquoi, depuis qu'il existe, il ne s'est jamais donné la peine de bâtir son nid des autres espèces qui se chargent aussi de nourrir ses petits en même temps que les leurs. Et que de proverbes, adages, maximes lui ont été attribués pour parler des écarts de conduite souvent condamnables chez les hommes. Comme pour se venger, le coucou excite les grosses mouches bleues pour les pousser à piquer les bœufs qui tirent la charrue, et les piqûres répétées sont telles que les bêtes de trait se détachent précipitamment de l'attelage en cassant le joug pour prendre immédiatement la fuite à travers champs. Et pour continuer les labours, les fellahs doivent d'abord retrouver leurs bœufs et procéder au remplacement des pièces cassées de la charrue. A ceux qui ne croient pas à ces phénomènes naturels, nous ajouterons l'exemple convaincant du code de communication des oiseaux qui peut être en parfaite harmonie avec celui d'une quelconque autre espèce animale. Un scientifique russe très patient et qui passe son temps à observer tout dans la nature, a assisté à une scène unique des abeilles qui donnent à manger aux oiseaux. Ces abeilles parasites dans la ruche, après la fécondation de la reine. Oiseaux et abeilles, ce jour là, s'étaient organisés dans une synchronie incroyable, de manière que chaque oiseau reçoive dans son bec le faux bourdon que lui avait rapporté une abeille, deux chaînes qui se sont maintenues jusqu'au nettoyage total de la ruche. Nous aurions voulu continuer à vous étonner par d'autres comportements d'oiseaux bien connus chez nous. Contentons-nous de vous parler du chant des étourneaux qui est un mode de communication assez bien élaboré pour attirer l'attention des spécialistes en biologie. Ces derniers se sont vite intéressés à leur cerveau pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau humain. On ne peut pas terminer sans évoquer les couples d'oiseaux dont le mâle et la femelle restent fidèles à vie. L'albatros en est un exemple typique. Mis à part le coucou toujours occupé à voler ou à jouer à l'espiegle, tous les oiseaux bâtissent leur nid, les uns le font avec des brins d'herbe sèche, les autres comme les hirondelles avec de la boue qu'elles prennent du bord des sources ou des oueds. Que de patience et de savoir-faire dignes d'admiration pour couver des œufs naissance et nourrir des petits à la manière des hommes !