Perte L?élégant oiseau au chant mélodieux, qui peuplait jadis la plaine de la Mitidja et les premiers contreforts de l?Atlas blidéen risque, aujourd?hui, l?extinction pure et simple. Selon un ornithologue connu sur la place de Blida, la chasse sauvage de cette espèce volatile, pratiquée à grande échelle à des fins lucratives, est à l?origine de la disparition progressive de cet oiseau. Pour ce spécialiste, la chasse à la glu que pratiquaient dans le temps les enfants est révolue. Les chasseurs utilisent, de nos jours, le filet, une pratique à caractère dévastateur qui menace sérieusement ce passereau, notamment dans les plaines où il est très vulnérable. Cet oiseau, qui est menacé d?extinction en raison de son succès en tant qu?animal de compagnie, est également chassé en période de reproduction, un autre facteur qui pourrait contribuer à «l?anéantissement» de cette espèce. Le mâle, qui joue un rôle prépondérant dans la nichée, a peu de chances de survivre quand il est chassé en période de reproduction et meurt souvent de stress, selon ce spécialiste, qui lance un véritable SOS pour la sauvegarde de cette espèce pourtant protégée par la loi. Cette protection passe, selon notre interlocuteur, par un contrôle sévère au niveau des marchés hebdomadaires où les amateurs d?oiseaux et même les étrangers, notamment des marins de passage en Algérie, font une razzia sur le chardonneret. Le marché aux oiseaux de Blida attire, chaque vendredi, un grand nombre d'oiseliers qui viennent des quatre coins de la wilaya et même des wilayas limitrophes, pour vendre ou acheter, jetant plus particulièrement leur dévolu sur le chardonneret, un oiseau très apprécié pour son chant. Ces oiseliers, généralement des connaisseurs, usent de beaucoup de ruse et de patience pour choisir les oiseaux les plus beaux et les plus performants. Quant aux prix des chardonnerets, ils varient selon l'âge, la taille, le plumage et la capacité de reproduction de ce passereau, qui est accouplé généralement avec le canari pour obtenir un hybride appelé communément mulet, et qui a un chant particulièrement agréable. Il existe, selon l?ornithologue, 122 espèces de chardonnerets dont les plus connues sont le «sizain» qui se distingue par sa queue blanche, le «charbonnier» dont le plumage noir est prédominant et qui sert à l'accouplement, le «févier» au plumage plutôt blanc ainsi que le «cardielus major» originaire de Sibérie (Russie) et qui diffère des autres par sa grande taille (18 cm). Le chardonneret peut vivre jusqu'à 24 ans en captivité et plus en liberté, selon des ornithologues.