Images n Des nuées d'étourneaux peuplent le ciel hivernal lors de leur envol vers quelque oliveraie, offrant des chorégraphies d'une rare esthétique mais sans vraiment réussir à faire oublier les dommages qu'ils peuvent provoquer. En volant vers leurs habitats, les étourneaux se meuvent en bandes avec une harmonie et une précision étonnantes, un véritable régal pour les yeux. Ces mouvements d'une rare beauté offrent des numéros déroutants. Tantôt, ils prennent la forme d'oiseaux légendaires géants, tantôt celle d'un monstre sorti de nulle part. Cependant, le charme, magique et immuable, opère à tous les coups. L'étourneau, qui est une espèce grégaire, vit durant la saison migratoire qui débute fin septembre pour se terminer en avril, dans les oliveraies de Kabylie et à Alger. Il opte le plus souvent pour les villes à grande densité de population. Mme Samira Baya Maziz, ingénieur d'Etat en protection de l'environnement au Centre cynégétique dans la zone humide de Réghaïa, localise la concentration d'étourneaux, chaque année, du côté du Palais du peuple et, non loin de là, au boulevard des Martyrs pendant l'hiver, à leur retour des forêts où ils auront pris leurs provisions. Pour elle, «le comportement des étourneaux et autres oiseaux est instinctif car ils reproduisent les mêmes gestes et fréquentent toujours les mêmes lieux». De couleur noire verdâtre, l'étourneau possède deux ailes courtes, triangulaires et pointues et une queue carrée. Il mesure entre 17 et 21 centimètres et pèse 60 à 95 g. Son bec jaune est conique, long, fin et pointu; ses pattes sont longues, brunâtres à rosées et ses yeux marrons; son plumage est noir moucheté de blanc dans le dos et le bas du ventre. Il vit en bande pouvant regrouper des millions d'individus dans une seule ville. Il salit et provoque des dommages. Le chant des mâles présente d'importantes variations pendant la saison des amours. C'est un pépiement gazouillant à la tonalité aiguë, peu musical, entrecoupé de sifflements, appels, chants imités et cliquetis. Il se nourrit de fruits, notamment les olives, les cerises et les raisins. Il est peu apprécié par les cultivateurs du bord de la Méditerranée, mais il est apprécié par ceux d'Europe de l'Est car il y est essentiellement insectivore. Les agents relevant de la Direction des forêts de la wilaya d'Alger, a indiqué M. Abdelghani Boumessaoud, chef de service de protection des forêts, travaillent à déloger ces oiseaux de leur habitat durant plusieurs nuits consécutives pour les chasser ou réduire leur nombre car «le danger de ces oiseaux réside dans leur multitude». C'est que, familier aux villes, l'étourneau a pris possession de certains endroits d'où il est difficile de le déloger. Sa préférence va à l'environnement urbain, et tout particulièrement l'éclairage nocturne. En effet, c'est un oiseau diurne qui dispose d'une très mauvaise vision nocturne. Mme Karima Yahi, conservatrice au jardin d'Essai du Hamma, a pour sa part estimé que ces oiseaux habitent en hiver au jardin anglais du parc qui se distingue par des arbres aux branches très grandes qui peuvent supporter un grand nombre d'oiseaux. L'étourneau a contribué, selon elle, à la pousse d'oliviers au jardin d'Essai sur 30 ha du fait qu'il ramène les graines dans son estomac lors de ses passages dans les oliveraies de Kabylie.