Aussitôt les résultats du baccalauréat connus, quelque 2 millions d'estivants et vacanciers se sont rués sur le littoral d'Annaba à ce jour. C'est dire que l'été s'est bien installé dans cette ville de l'extrême Est du pays. Bon nombre de ceux qui avaient planifié un séjour en Tunisie ont rapidement changé d'avis. A la chaîne humaine interminable qui les attend à l'aller comme au retour au niveau des différents postes frontaliers avec la Tunisie à El-Tarf, Souk Ahras ou Tébessa, plusieurs familles ont préféré rester à Annaba. Elles ont été subjuguées par les balades aux heures calmes, les chaudes après-midi bercées par le chant têtu et familier des cigales. Des balades aussi des nuits magiques ponctuées de notes festivalières qui fusent quotidiennement vers la voûte étoilée du grand boulevard, de la grouillante corniche en bordure de Méditerranée, du Cours de la Révolution et son esplanade ou sur les hauteurs de Séraïdi avec sa déesse pharaonique allongée pour l'éternité dans la grande bleue. Musique et danse, cet été 2010, il y en a chaque soir pour tous les goûts, pour tous les âges. Du Lever de l'Aurore jusqu'au Cap de Garde, les noctambules sont contraints de faire un choix délicat. Il y a de quoi avec les spectacles organisés ou spontanés offerts sur le sable aux amoureux en mal de serment à leur dulcinée, aux mères et pères de familles en quête d'évasion après toute une année de labeur, aux scolaires, lycéens et étudiants pour recharger leurs accus dans la perspective de la prochaine année. En cette période estivale où la sécurité des biens et des personnes est omniprésente grâce à une présence en nombre de policiers, il est difficile de choisir entre tous ces instants de bonheur. Ils sont offerts par la capitale de l'Edough, la coquette du bord de la Seybouse dont le cœur bat au rythme aux écumes de la Méditerranée. De même que la 4e ville d'Algérie, la capitale du fer et de l'acier invite les uns et les autres de ses hôtes d'un jour, d'une nuit, d'un été à emprunter l'itinéraire de villégiature entre ces 11 autres communes, ses 130 localités entre El Bouni, Berrahal, Aïn Berda, El-Hadjar, Sidi Amar, le maquis de Tréat, Oued El-Aneb, Draâ Rich, Kef Bouacida, Metassaâ, Aïn Barbar totalement pacifié, la plus belle du monde à Chetaïbi avec sa fontaine Fraîche et son camping Ennour, sa baie Ouest la plus belle au monde et sa lointaine plage de Sidi Okacha à la limite de la wilaya de Skikda. Combien de routes ont été refaites pour servir de trait d'union entre tous ces sites anciens et nouveaux pour le grand plaisir des estivants qui se laisseront guider par l'inspiration du moment sur la route de leurs vacances. Même l'insuffisance des capacités d'accueil de l'hôtellerie n'a pas dissuadé. Qu'à cela ne tienne ! Une simple discussion avec le commerçant du coin dans une quelconque cité ou quartier y compris ceux dits huppés et l'adresse d'un logeur particulier est toute trouvée. Pour peu que l'on ne fasse pas la fine bouche, le prix demandé est toujours beaucoup plus avantageux que celui proposé par les hôtels. Ombres et lumières, violence et douceur, d'Annaba à Chétaïbi, la 4e ville d'Algérie sait jouer de ses contrastes et vivre intensément au rythme de sa nature et de sa culture. Mosaïques de couleurs, de saveurs et de senteurs, Annaba baignée de soleil recèle une infinité de trésors cachés. Au détour des sites et monuments historiques, le visiteur découvrira une ville authentique qui offre calme et volupté. Ce sont tous ces aspects et bien d'autres qui ont imposé à des dizaines de familles ayant planifié leurs vacances en Tunisie, de rester à Annaba. Il n'y a pas que les algériens à venir y séjourner. Les touristes libyens sont également en nombre dans cette grande cité dont le plat rappelle la blanche Tripoli. Des dizaines ont, en effet, pris possession des chambres d'hôtels pour plusieurs nuitées. Et si les hommes et les enfants préfèrent rissoler en bordure de mer, les femmes libyennes ont une autre d'autres préoccupations. Elles hantent les rues et ruelles du centre ville à la recherche de robes traditionnelles serties d'or et d'argent dans le style «mejboud» ou «tell». Et quand on sait que ce type de robes traditionnelles bien de chez nous fait fureur ces dernières chez les futures mariées libyennes, on peut dire que ce secteur de l'artisanat est bien parti pour se développer.