La Tunisie demeure la destination préférée des Algériens. L'afflux se fait de plus en plus important en juillet-août aux postes frontaliers algéro-tunisiens. Il n'y pas d'heure précise pour le passage, les postes frontaliers sont en activité permanente depuis le mois de juin, notamment pour les premiers vacanciers. La journée passée au niveau des postes frontaliers de Sakiet Sidi Youssef, El Hdada et Ouled Moumen, dans la wilaya de Souk Ahras, informe tant sur le trafic du transit des Algériens qui ont choisi la Tunisie pour y passer l'été. L'afflux est semblablement revu à la hausse cette année, mais il est surtout précoce au vu de l'approche du mois de Ramadhan, prévu cette année pour le 20 août. Une situation qui a poussé les travailleurs à plier bagage pour partir en vacances plus tôt que prévu. Il est 5 heures du matin, température encore ambiante pour les premiers véhicules en file d'attente. Différentes couleurs et différentes plaques d'immatriculation, toutes à la queue leu leu avec le même but: passer quelques jours sur la côte tunisienne. Les éléments de la Police des frontières et ceux de la Douane veillent à ce que le passage soit le plus rapide possible. Les deux équipes se relaieront: les uns contrôlent les papiers et les personnes, les autres les véhicules. Tout se passe dans une ambiance estivale mais surtout positive, selon certains vacanciers sur place venus de toutes les régions du pays. L'attente n'est que de 10 minutes, au plus 15 minutes. Cette rapidité dans l'opération de contrôle est due au renforcement du poste de police et de douane en effectifs en vue d'assurer un service 24/24. Et c'est d'ailleurs le cas. Ecoutons un élément de la police des frontières: «Nous travaillons de jour comme de nuit car il y a des vacanciers qui arrivent au poste de frontière tard dans la nuit, voire à 1h ou 2h, notamment ceux qui arrivent de la capitale. De ce fait, nous nous devons d'assurer leur passage dès leur arrivée». Par ailleurs, l'effet marquant dans les opérations de contrôle c'est la souplesse adoptée par les services algériens qui, dans le souci de permettre à leurs compatriotes estivants de passer un agréable séjours en Tunisie, ne prennent pas en compte les sommes en devises emportées. Même comportement vis-à-vis des ressortissants tunisiens entrant en territoire algérien. C'est pour dire que les facilités à l'égard des touristes sont de mises, une façon de contribuer à la promotion du tourisme dans les deux sens. Souplesse et vigilance Une famille de Bouira, interrogée à ce sujet, relève: «La rapidité du contrôle aussi bien des policiers que des douaniers est un bon signe auquel s'ajoutent la positivité des rapports ainsi que les facilité accordées par ces services aussi bien pour nous que pour les Tunisiens qui viennent passer des vacances chez nous.» «C'est là la bonne volonté de vouloir faire du tourisme un secteur important en attirant les touristes avec quelques facilités, sans porter atteinte au pays bien naturellement», a ajouté M.Aït S.M., banquier de son état, qui part pour une dizaine de jours à Hammamet en emportant avec lui la coquette somme de 8000 DAT et 300 euros. Outre les congés habituels, l'arrivée prochaine du mois sacré de Ramadhan a accéléré les départs en vacances, ce qui a augmenté le trafic au niveau des postes frontaliers avec l'augmentation du nombre des estivants, les familles notamment. Les statistiques record enregistrées sur les lieux font état de 2500 personnes/j et plus de 900 véhicules qui transitent par ces postes de frontière. L'année 2008, avec un trafic moindre, il a été enregistré quelque 200 personnes et 100 voitures. Quant aux destinations préférées des Algériens, certaines personnes interrogées au niveau du poste d'El Hdada avouent être plus attirées par Sousse, d'autres par Nabel, d'autres par contre, Hammamet et El Kef. Le conducteur d'un 4X4, à son bord une famille de quatre personnes et immatriculé dans la wilaya de Béjaïa, nous dira: «Je suis un habitué de la ville de Sousse. Chaque année j'y passe un séjour avec mes deux enfants et ma femme, cette ville typiquement touristique exerce son charme sur moi.» Affichant un timide sourire, le conducteur ajoute: «Les villes de mon pays sont plus belles, me diriez-vous, je vous dirais qu'elles ne sont pas touristiques du tout!» En effet, c'est là un point de vue partagé par une famille de Oued Souf qui, après avoir passé quelques jours sur la côte de Annaba la Coquette, déçue, décide de plier bagage et de se rendre en Tunisie pour rattraper le temps gâché des vacances. Le conducteur d'une 407 «Nové», en apparence un «bourge», puisque le chef de famille un homme environ la cinquantaine, nous révèle: «J'ai trouvé Annaba, mais pas la Coquette, alors j'ai décidé d'aller en Tunisie, précisément à l'île de Djerba.» Djerba la Douce, où beaucoup d'Algériens se rendent pour un séjour en véritable touriste. Une autre catégorie se rend par contre à la petite ville de Tabarka, juste pour prendre un café, ou un repas, notamment ceux habitant El Kala, ville côtière du poste frontalier d'Oum Etboul dans la wilaya d'El Tarf. Pour 30 euros, un transitaire peut entrer en Tunisie, faire une tournée et dîner dans l'un des hôtels ou restaurants, pour rentrer en fin de journée. C'est pour dire que le même rythme d'activité est observé au niveau de ce passage frontalier Est du pays. La police des frontières et le poste des douanes activent sans relâche, donnant l'impression d'une fourmilière où chaque élément accomplit sa tâche avec exactitude. H/24 sont les horaires de ces équipes qui travaillent par intermittence, permettant le contrôle et le passage vers d'autres postes dans les meilleurs délais. Immatriculés à Constantine, Khenchela, Sétif, Skikda et d'autres wilayas, mais surtout Annaba, les véhicules se suivent en files indiennes pour subir le contrôle d'usage avant d'entamer les grandes vacances. Sur le nombre des passagers, il y a lieu de noter que le chiffre n'est pas moindre que celui des autres postes frontaliers situés dans la wilaya de Souk Ahras, puisque les statistiques retenues jusqu'à ce jour donnent plus de 4000 personnes/j et plus de 1500 véhicules. C'est une augmentation record, ont affirmé les pronostics des experts tunisiens versés dans le secteur du tourisme qui, lors de leur dernière rencontre avec leurs homologues algériens à l'hôtel Sabri à Annaba en mai dernier, avaient tablé sur un million de touristes algériens pour l'été 2009. Si pour les postes implantés respectivement sur les wilayas de Souk Ahras et El Tarf les statistiques font état de chiffres record, qu'en est-il alors des autres points de passage à l'image de ceux de Tébessa et d'El Oued? Par ailleurs, si les Algériens se rendant en Tunisie sont attirés par le tourisme de ce pays voisin et ami, les Tunisiens par contre sont attirés par le gasoil algérien car le poste frontalier de Sakiet Sidi Youssef, à lui seul, a enregistré en une seule journée l'entrée de 300 voitures qui retournent presque la même journée avec des réservoirs pleins de mazout et chargés d'autres produits...