L'Unesco a inscrit un château autrichien, un monastère en Roumanie, des peintures rupestres paléolithiques en Espagne sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité, la Cité épiscopale d'Albi en France, l'atoll de Bikini théâtre de 67 essais nucléaires américains de 1946 à 1954 (Iles Marshall), la ceinture de canaux d'Amsterdam du Siècle d'or hollandais (XVIIe), le bazar historique de Tabriz en Iran, des villages claniques historiques de Hahoe et Yangdong (Corée du Sud), ou la région montagneuse de forêts du Sri Lanka… En tout, 21 sites ont été retenus, avec un accent particulier pour les pays du Sud. Cette décision d'ajouter ces sites qui ne sont pas nouveaux en soi mais des extensions de sites déjà existants, a été prise à Brasilia par le Comité du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture réuni depuis vendredi à Brasilia pour sa 34e session. Le château du XVIIe siècle en Autriche, le Schloss Eggenberg, est situé à trois kilomètres du centre historique de la ville de Graz qui est déjà inscrite sur la liste du patrimoine mondial depuis 1999. A ce titre, l'Unesco a souligné que le château autrichien «est un témoignage (...) de l'influence de la dernière période de la Renaissance italienne et de la période baroque», «il mérite de figurer sur la liste à côté de Graz». En Roumanie, le site qui comprend sept églises en Moldavie construites aux XVe et XVIe siècles et qui avait été classé sur la liste du patrimoine mondial en 1993, a été enrichi dimanche d'une église du monastère de Sucevita, un édifice orné par des peintures datant de la fin du XVIe siècle. Les 645 peintures préhistoriques figurant sur une falaise de la Siega Verde, dans la province espagnole de Castille et Leon, constituent une extension du site de la vallée de Coa, au Portugal. «Les sites d'art préhistoriques de la vallée de Coa et de Siega Verde représentent les ensembles les plus remarquables d'art paléolithique en plein air de la Péninsule ibérique», estime l'Unesco. Au total, le Comité a inscrit quinze biens culturels, cinq naturels et un mixte, ce qui porte à 911 le nombre de sites reconnus par l'Unesco devant être protégés pour leur caractère exceptionnel. Cette récompense n'est pas seulement honorifique. Elle a aussi un fort impact économique, notamment pour les pays en développement, car l'inscription d'un site sur la liste entraîne généralement une hausse de la fréquentation touristique et facilite le déblocage d'aides pour leur entretien. Lors de cette session, «les pays du Sud ont eu une voix très présente» parmi les 21 pays membres du Comité, a affirmé le responsable de l'Unesco. Une autre question est restée en suspens : la reconnaissance de patrimoines sans Etats, comme les Territoires palestiniens. «Nous tentons de promouvoir des discussions entre Israël et les représentants palestiniens», a expliqué Francesco Bandarin qui a cité en exemple la cité de Jericho ou l'Eglise de la nativité à Bethleem. La restauration du patrimoine perdu lors du séisme dévastateur en Haïti, le 12 janvier, a aussi fait l'objet de discussions parallèles. L'Unesco a, également, ajouté quatre sites à sa liste noire des sites en péril, dont le Parc national des Everglades, aux Etats-Unis. L'organisation mondiale a, en revanche, retiré les îles Galapagos, bien que les protecteurs de la nature jugent ces îles équatoriennes encore menacées par le tourisme ou la surpêche. La prochaine session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco aura lieu en 2011 à Bahreïn.