, Alors que dans les wilayas limitrophes, les élus tentent, autant que faire se peut, d'imposer une marche à pas cadencés dans la prise en charge du quotidien des habitants, ceux de Annaba sont au niveau du nul absolu. Et si à l'Assemblée populaire de wilaya, la médiocrité a atteint un sommet inégalé depuis l'indépendance, dans les communes on est au plus bas niveau, particulièrement celle du chef-lieu de wilaya qui, fin juillet 2010, avait consommé à peine 20% du budget annuel alloué. Face à cette défaillance devenue chronique depuis l'avènement du collège actuel d'élus, le directeur de l'exécutif de wilaya a menacé de transférer la gestion du- dit budget vers ses différentes administrations. En fait, très apathiques et loin de la réalité du terrain, les élus communaux de Annaba, à majorité FLN, ne sont pas à la hauteur des préoccupations des 350 000 habitants de la 4e ville d'Algérie. Bien que dotés de tous les moyens humains et financiers nécessaires pour répondre à toutes les attentes, ils n'ont pas réussi à réduire un tant soit peu cette impression quasi générale d'une grande agglomération livrée à l'abandon socioéconomique et culturel. Tenues dans un rituel paroissial, les réunions du conseil exécutif n'ont pas été d'un grand secours. Elles n'ont pas été une seule fois facteur de mise à plat des problèmes liés au quotidien du citoyen ou de recherche de solutions appropriées. Les quelques opérations d'embellissement récemment lancées sont beaucoup plus imposées par ce qui ressemble à une curée sur le budget communal qu'à une volonté de reprendre en mains la situation. D'est en ouest et du nord au sud, les cités et quartiers parsemés d'ornières, trous béants, tranchées offrent aux visiteurs une vision lunaire. S'y ajoutent les dépotoirs et les bouches d'égout à ciel ouvert. Exprimées chaque matin par les citoyens confrontés à la chaîne interminable et incontournable pour disposer de l'extrait de naissance n°12/S, les incises éclairent mieux les arrière-pensées de tout un chacun des Annabis quant à la gestion de leur commune. Ainsi, les centaines de millions de DA investis par l'Etat, n'ont pas eu l'effet attendu dans tous les domaines de la vie en société à Annaba. A chaque occasion qui se présente et au moindre petit contact avec les élus de la commune chef-lieu de wilaya, le directeur exécutif signale les incompétences, insuffisances, défaillances et carences. Mais à quoi peut-on s'attendre lorsque le président, principal animateur de l'exécutif communal, méconnaît totalement nos glorieux chefs de la Révolution pour l'indépendance du pays comme Si El Haouès et sa légendaire tenue militaire. Il faut dire que ce président n'en est pas à sa première dérive. Il semble que malheureusement du côté de la wilaya, on évite de penser à la sauvegarde de l'intérêt général avant celui des partis politiques. Le wali d'Annaba qui, à maintes reprises, a parlé de fermeté intangible dans la gestion des affaires des communes et de la wilaya n'a toujours pas tiré ses conclusions pour mettre un terme à cette bien médiocre proximité. La relation administration – élus est toujours au plus bas. Cette situation est aggravée par l'opportunisme caractérisé de nombreux élus intéressés par les seuls avantages personnels qu'ils pourraient tirer de leur position politique. C'est dire que ces deux dernières années à Annaba, les institutions élues (APW-APC) n'ont d'autre mission que de faire de la figuration. Heureusement que leur défaillance à tous les niveaux est compensée par les efforts consentis par les responsables des directions de l'exécutif de la wilaya.