Il suffirait d'un rien pour que les activités du conseil de l'Assemblée populaire communale de Annaba soient confrontées à un blocage dans les prochains mois. Ce rien est attendu par les 15 élus représentants du parti Islah au sein du conseil exécutif. Ils s'étaient retirés de la dernière réunion après une subtile mais claire mise en garde adressée au président de ce conseil à majorité FLN. Cette dernière est relative d'autant que dans les coulisses des élus représentatifs du FLN des grincements de dents se sont déjà fait entendre. D'autant plus réelle que dans son dernier communiqué, le président de la koutla Islah met en cause l'intégrité morale de certains élus FLN lorsqu'il souligne : « Certains élus FLN ont montré durant les précédents mandats leur incapacité à gérer et ont des antécédents déshonorants. » Du coup à la wilaya, on relit les dispositions du code communal pour rappeler, via une correspondance du wali, aux élus leurs responsabilités dans la gestion de la commune et de la nécessité de veiller à la préparation d'une bonne période estivale. Echaudé par le soutien à géométrie variable qu'affectionne la majorité des élus FLN au sein du conseil exécutif communal, l'actuel P/APC est sur le fil du rasoir. A très court terme, cette situation peut se révéler lourde de conséquences pour la population. En place durant les 3 derniers mandats, la majorité des élus FLN fait et défait la politique de la commune en matière de gestion du foncier et du patrimoine immobilier. Sous le regard particulièrement vigilant de la wilaya, dans un mouvement cousu main décidé par la direction centrale FLN, l'on a décidé de qui gérera les commissions de l'urbanisme et de l'environnement à Annaba. Précédemment, elles étaient à la charge de 2 vice-présidents Islah désignés il y a plusieurs mois par le P/APC alors sous la menace d'un retrait de confiance de ses pairs. Apparemment, ce changement n'a rien apporté de nouveau en matière d'amélioration du cadre de vie des quelque 200 000 âmes que compte la commune de Annaba. A quelques semaines de la période estivale, le délabrement s'est généralisé dans le secteur de l'environnement. « C'est à croire que nos élus ont d'autres préoccupations que celles de prendre en charge le quotidien des citoyens. A quelques semaines du début de la période estivale, les routes sont dans un état alarmant particulièrement du côté de la cité Kouba et de la plage Rizzi Amor de tout temps très fréquentées », indique Abdeslem Menaouar. Dans la commune de Annaba qui cumule de manière exacerbée les handicaps sociaux, s'accumulent les records sinistres de désocialisation, des sans logis, le chômage, l'insécurité, la drogue, la violence et autres maux sociaux. La dernière correspondance, adressée au président de l'APC par le wali, se veut une mise en garde. A ce niveau, l'on craint que les actions de contestations et de protestations exprimées par les citoyens ne gagnent d'autres communes comme El Bouni et El Hadjar ou des anciens et nouveaux élus dont 2 anciens présidents d'APC (l'un est sous les verrous et l'autre condamné à une année de prison ferme) ont eu à répondre d'actes délictuels ou de complicité. Il leur est reproché la dilapidation des biens publics, du foncier et autres malversations toutes portant atteinte à l'intérêt public. A quelques semaines du grand rendez-vous estival et éventuellement de la visite du président de la République à Annaba, la situation a atteint le point de non retour. Au plan de la prise en charge du quotidien des habitants des douze communes de la wilaya, c'est pratiquement l'anarchie. Elle est visible dans la dégradation avancée des routes urbaines, des commerces parallèles, de la circulation routière, de l'existence de dépotoirs à ciel ouvert, de la multiplication des moustiques, des rongeurs, chiens et animaux domestiques errants.