A l'instar de Sidi Touati, Sidi Abdelhak, Baba Fassiène ou Sidi Abdelkader, Sidi Soufi est l'un des grands saints de la ville, sa qoba (mausolée) reste un lieu de recueillement animé et fréquemment visité. Au-delà même de ce caractère de lieu de sainteté, l'endroit est situé au cœur même de la ville. Il aura été depuis fort longtemps un centre réservé aux citadins plus que tous les autres lieux, à l'image de la place du 1er-Novembre (ex-Gueydon). C'est autour de ce grand mausolée que sont érigés de nombreux quartiers populaires que la mosquée (un chef-d'œuvre) a été construite dans une esplanade digne d'une haute citadelle. Une cité autour de laquelle se sont greffés, des commerces, des vieux métiers, le cercle sportif de la JSMB, sa salle de boxe, installée sur un balcon qui domine la mer, ses accès sont de trois, d'abord par la porte qui résiste encore et porte le nom de Bab El Fouka (porte des étendards) en empruntant un escalier à rampes. Son deuxième accès se situe par le haut du quartier de Bab El-Louz, dont on dit qu'il a également contenu l'une des portes de la ville. Mais le plus grand nombre des visiteurs et habitués s'y rendent par l'accès central situé plus en haut du mausolée Philippe. Un marché en rénovation mais dont les travaux sont à l'arrêt des suites de la découverte d'importants vestiges qui y sont enfouis. Des vestiges sciemment ensevelis tout comme il a été le cas du tombeau de Lalla Gouraya. Une placette qui a été depuis longtemps le centre commercial, culturel et sportif des Béjaouis. C'est dans cet endroit que s'organisaient tous les déplacements sportifs de la JSMB. Des vieux docks des vieilles boulangeries sur dalles qui persistent toujours à préparer du pain traditionnel. La pâtisserie Serir, réputée pour son kalb louz, est également là à quelques pas de Bordj Moussa et du vieil hôpital Frantz-Fanon. Une vieille ville qui malheureusement par manque d'intérêt croule sous les immondices, se fissure et disparaît petit à petit. Un vieux bâti qu'on gagnerait à le restaurer autant pour ces résidents qui y vivent encore souvent sous le même toit. La réhabilitation est également un acte citoyen, un témoignage. Cette ville où se mêlent des architectures espagnoles, françaises, turques et qui font sa grandeur. Une grandeur maintes fois rapportée dans nos manuels comme étant la perle du Maghreb, mais qui, hélas, est démentie par un quotidien affreux, destructeur.