, Ahmad était un ingénieur et technicien doué, dont le livre sur les automates, «Le livre des objets ingénieux», rencontra un grand succès et fut traduit dans plusieurs langues européennes. Quant à Hasan, il fut un géomètre remarquable. Ensemble, ils mesurèrent la précession des équinoxes avec précision ainsi que la latitude de Baghdâd : 33° 20', soit une valeur qui diffère seulement de 10 secondes de la valeur actuelle. Leur travail en astronomie fut traduit par Gérard de Crémone : Liber Trium Fratrum (Le livre des trois frères). - L'astrologue Abû Mashar (m. 888), natif de Balkh dans le Khurâsân, maître dans l'art de faire des prophéties après étude des mouvements stellaires. Son principal ouvrage, Kitâb al-Qirânât (le livre des Constellations) fut traduit en latin ; cela popularisa l'astrologie en Europe. Il est connu sous le nom latin d'Albumasar. - L'arithméticien, astronome, botaniste et historien persan Abû Hanîfa Ahmad Ibn Dâwûd Ad-Dînawarî (m. 895), auteur de Kitâb an-Nabât (Le livre des Plantes), l'un des premiers travaux musulmans sur la botanique qui servit de pilier pour les générations suivantes. En histoire, son Akhbâr at-Tiwâl (Les Longues narrations) est une histoire universelle axée sur la Perse. Son principal travail en astronomie reste le Kitâb al-Anwâ (Le livre des étoiles). - Le pharmacologue Çabûr Ibn Sahal (m. 869) de Gondeshapur, auteur d'un traité sur les antidotes. - Le grand mathématicien et médecin Thâbît Ibn Qurra Al-Harrânî (m. 901) qui a traduit le travail d'Archimède sur les sphères et les cylindres et a écrit des traités spécialisés sur les sections coniques. Il a également donné une démonstration claire du théorème de Pythagore, ainsi qu'une méthode de construction des carrés magiques. On dit qu'il a inventé la technique du massage cardiaque. - Le médecin Abû Zayd Hunayn Ibn Ishâq (m. 873/7) de l'école de Gondeshapur, qui a traduit en arabe des œuvres médicales grecques ainsi que les œuvres d'Archimède de Théodose et de Menelaüs. Il a également écrit «L'histoire des grands médecine ‘Ashr Maqâlât fi-l'Ayn (Dix chapitres sur l'œil) et Masâ'il fi-t-tibb (Questions de médecine). - L'incomparable Abû Bakr Muhammad Ibn Zakariyyâ Ar-Râzî, latinisé en Rhazes (m. 923). Originaire de la ville de Rayy en Perse, il était un grand médecin, clinicien et chimiste, et fut le chef de Bimaristan (hôpital) fondé à Baghdâd en 918 par le Calife Al-Muqtadir. Il écrivit une encyclopédie médicale en 20 volumes : Ktâb al-Hawî (Le livre complet), dont il fit un résumé en 10 volumes sous le titre d'Al-Mançûr. Sa version latine fut imprimée à Padoue, Italie, en 1432 sous le titre Liber Nonus Ad Almansorem. Il est le premier praticien de l'histoire de la médecine à écrire un livre sur les maladies infantiles et peut donc être considéré comme le premier pédiatre. Il est le premier à faire une distinction entre la rubéole et la rougeole et dans son «Traité sur la variole et la rougeole», il donne une description claire de ces deux maladies. Il a expliqué comment un laboratoire chimique devait être équipé. Son travail le plus célèbre en chimie est Sirr al-Asrâr (Secret des secrets) dans lequel il décrit la déshydratation de l'alcool par la chaux, la préparation de l'acide sulfurique à partir du sulfate ferrique, différentes techniques de distillations, etc. Il a établi la division des substances selon le règne animal, végétal et minéral. En plus des sujets précédents, il a écrit plusieurs livres sur l'histoire, la philosophie, la métaphysique, la théologie, les mathématiques et l'astronomie ! Ses ouvrages, tout comme ceux d'Ibn Sînâ (Avicenne), furent enseignés dans toutes les universités médicale européennes jusqu'au XVIIIe siècle. A l'université de Francfort-sur-l'Oder, le programme de médecine resta exclusivement basé sur les travaux d'Ibn Sînâ et d'Ar-Râzî jusqu'au XVIIe siècle. Jusqu'en 1745, on continua d'imprimer le traité d'Ar-Râzî sur la variole, soit près de neuf siècles après sa rédaction !Il est, sans aucun doute, le plus grand clinicien musulman de tous les temps. Mahmûd Najamabadi, dans sa biographie consacrée à Ar-Râzî, lui reconnaît 250 livres et articles dont, selon Brockelmann, seulement 59 sont parvenus jusqu'à nous. «Le catalogue de ses ouvrages, selon la distribution faite par Al-Bîrûnî, donne : 56 écrits sur la médecine, 33 sur d'autres sciences naturelles, 8 de logique, 10 de mathématiques, 23 de philosophie et métaphysique, 14 de théologie, 23 d'alchimie et 17 sur des sujets variés» ! - L'historien en géographe arabe Ya'a qûbî, dont le nom complet est Ahmad Ibn Abû Ya'qûb Ibn Ja'far Ibn Wahâb Ibn Wadîh Al-Ya'qûbi (m. 897). Ses plus importants travaux sont Târîkh Ibn Wadîh (Chroniques d'Ibn Wadîh), une histoire universelle allant jusqu'en 872 et Kitâb al-Buldân (Le livre des pays), un remarquable traité de géographie. - Le géographe persan Ibn Khurdadbeh (m. 860), auteur de Kitâb al-Masâlik wa al-Mamâlik (Le livre des routes et des pays). Fils de Abd Allah Ibn Khurdadbeh, gouverneur du Tabaristân, il fut le receveur principal des postes du gouvernement Abbasside. Lettres et culture - Le voyageur et marchand Sulayman, qui écrivit en 851 un livre sur la Chine ultérieurement complété par Abû Zayd Al-Balkhî (en 880). La traduction de cet ouvrage fut le premier livre sur la Chine que connut le monde occidental. - Zubayr Ibn Bakkar (m. 870), neveu de Muç'ab Az-Zubayrî, auteur d'un ouvrage d'une grande érudition sur la généalogie. - Le philosophe Al-Jahîz (m. 869), un étudiant d'An-Nazzâm. Sa pièce maîtresse est Kitâb al-Hayawân (Le livre des animaux), qui est une anthologie de textes poétiques. Il est aussi l'auteur d'un livre satirique, Kitâb al-Bukhâlâ (Le livre des avares). - L'historien et biographe Abû Al-Abbâs Ahmad Ibn Yahyâ Ibn Jâbir Al-Balâdhuri (m. 892), connu pour ses travaux Futûh al-Buldân (Conquêtes des villes) et Ansâb al-Ashrâf (Généalogie des nobles). - L'historien, grammairien et théologien Ibn Qutayba (m. 889), auteur de différents travaux encyclopédiques. Son chef-d'œuvre, ‘Uyûn al-Akhbâr (Sources de nouvelles), est une sorte d'anthologie encyclopédique dans laquelle il traite de tous les sujets possibles et inimaginables (questions de gouvernement, de guerre, d'ascétisme, d'alimentation, etc.), le tout agrémenté de nombreuses citations et de passages poétiques. Les autres œuvres célèbres d'Ibn Qutayba sont Kitâb al-Ma'ârif (Le livre des connaissances), un manuel d'histoire, Kitâb Tawil Mukhtalif al-Hadîth (Livre des divergences du Hadîth), et son Kitâb ash-Sha'r wa ash-Shu'arâ (Le livre de la poésie et des poètes). 29 de ses œuvres authentiques existent encore. (A suivre)