Aucun fidèle ne peut se permettre de rompre le jeune avant l'appel du muezzin, seul habilité à annoncer le maghreb. Dans cette tranche de la journée tout se passe parfaitement bien. Malheureusement, ce n'est pas le cas le matin très tôt. Cette période du shor et de l'imsak. Normalement, cette pratique se situe entre les deux appels de la mosquée. Le premier pour inviter les fidèles à se rendre à la mosquée pour faire leur première prière d'El Fejr. Le second pour annoncer l'horaire religieux et par conséquent commencer l'imsak pour une nouvelle journée de carême. Malheureusement, à Constantine, cette contribution des mosquées n'affiche que peu de respect aux obligations dictées par la religion et encore moins aux fidèles. Ces derniers ne sauront jamais à quelle l'heure où il faut arrêter de boire et de manger du fait que les haut-parleurs n'arrêtent pas de diffuser des appels à la prière toutes les 10 minutes, et ce en pendant une heure. Le premier appel est lancé à 3 heures et quart du matin et ensuite c'est toutes les 10 minutes que les citoyens sont soumis à un concert sous haut-parleurs. Sur des surfaces limitées, ils sont deux ou trois à faire l'Adhane en même temps. Tout le monde donc doit se réveiller. Adeptes du shour ou non, les jeûneurs, bien sûr, mais aussi les enfants en bas âge, les malades qui ont de la peine à trouver le sommeil et enfin leurs inquiétudes sur le dernier bon appel qui annonce l'heure exacte de l'imsak. Il est certain que ces regrettables cafouillages ne peuvent pas figurer parmi les signes de respect que l'on doit témoigner à la religion. Au contraire, c'est un piétinement qui pourrait éloigner quelques-uns dont la conviction n'est pas encore mûre. D'autant plus que l'on est quotidiennement agressés par des visions clownesques quand elles ne sont pas presque cauchemardeuses. Que l'altruisme se noie tous les jours dans des détournements d'argent dans les mosquées ou dans des affrontements physiques dans ces maisons de Dieu. A Constantine, la mosquée El Isiglal du Coudiat a été le théâtre d'une confrontation à la limite de la violence entre deux groupes de fidèles soutenant les uns un imam et les autres un second. A la nouvelle ville Ali-Mendjeli, un imam a été descendu de force du minbar et jeté dehors. Dans les deux cas, la Direction des affaires religieuses est restée bien silencieuse, vu le mépris affiché dans ce domaine par le ministère concerné à l'égard de Constantine. Une aussi grande ville toujours connue pour son attachement à l'Islam mérite d'être confiée à des responsables à la hauteur des exigences.