Plusieurs dizaines de fidèles de la Mosquée Ali Ibn Abi Taleb, sise à Aïn Djouhar, petite localité relevant de la commune d'Oued Taourira, dans le sud de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, réclament la dotation de leur lieu de culte par un muezzin dûment formé à cette tâche. Ces fidèles rencontrés devant la Mosquée Ali Ibn Abi Taleb, n'ont pas caché leur irritation, en venant accomplir leurs dévotions, qui selon eux «se déroulent dans l'anarchie totale, faute de muezzin. Cette absence officialisée les oblige, selon M. Tahar, à faire le tour de tous les bénévoles qui accepteraient de faire l'appel à la prière. «Or tout bénévolat n'est pas éternel, a-t-il remarqué, et les bénévoles ne se bousculent plus au portillon», a-t-il constaté au bord du découragement. Il est vrai qu'après toutes les recommandations draconiennes émanant de la centrale de tutelle et portant sur l'agencement des pratiques et le bon fonctionnement des mosquées, les croyants du hameau se sentent de plus en plus réticents voire même empêchés de se rapprocher du micro, pour appeler à la prière. «D'ailleurs, rappellent d'autres adeptes, comme M. Mohamed, Abid, Yagoub,… jeunes et vieux ont de tous temps été intéressés par cette fonction de muezzin, laquelle était faite bénévolement. Néanmoins, ces initiatives précipitées faites d'émulation ont cessé, sitôt la réception des préceptes et autres décisions censés régir les mosquées. Dans ce cas, seul un muezzin affecté officiellement à cette tâche par la direction des Affaires religieuses pourrait se charger d'annoncer du haut du minaret, les cinq appels à la prière, en appliquant strictement les préceptes énoncés», a-t-il conclu Selon un responsable de cette honorable institution, officiant à partir du siège de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, «sur les quelque 600 mosquées inaugurées annuellement à l'échelle nationale, 50% d'entre elles sont malheureusement gérées de manière peu orthodoxe, en raison du manque de ressources humaines, ayant subi au préalable une formation appropriée à leur tâche. En attendant des jours meilleurs, poursuit-il au téléphone, il faudra que la commission religieuse qui régit cette mosquée, fasse preuve davantage de rigueur et de clémence, en optant à l'unanimité, pour un seul fidèle bénévole, capable d'assumer la vacance de ce poste, afin d'éviter toute équivoque», a conclu notre interlocuteur.