, Le mathématicien et astronome andalou Jâbir Ibn Aflah de Séville (m. 1160) s'est distingué en trigonométrie. Son œuvre «Le Livre d'astronomie» est aussi connue sous le nom de Islâh al-Majistî (Correction de l'Almageste). Son nom en latin est également Geber, mais il ne doit pas être confondu avec le Geber original, Jâbir Ibn Hayyân, l'alchimiste du VIIe siècle. - L'astronome et historien Abû Hamîd Al-Andalûsî, né à Grenade et décédé en 1169 à Damas à l'âge de 90 ans. Il est l'auteur d'un livre sur la cosmographie, Tufat al-Albâb (Don des Intellects), et d'un intéressant récit sur ses voyages en Europe et en Asie. - L'astronome et physicien Abû Al-Fath Al-Khâzinî (m. 1121). Originellement esclave grec, son maître lui donna une éducation scientifique à Merv. Il est l'auteur du Kitâb Mîzân al-Hikma (Le livre de la mesure) dans lequel il traite de mécanique, d'hydrostatique, de la densité et de la masse volumique de certains corps, de la théorie de la gravité, du levier, de la balance et des méthodes pour mesurer le temps. - Le mathématicien et géographe Abû Bakr Al-Kharaqî (m. 1138). - Le grand géographe andalou Abû Abd Allâh Muhammad al-Idrîsî de Ceuta (m. 1166) qui a développé la cartographie mathématique. La carte du monde qu'il dessina est considérée comme une merveille pour son époque. Sur une carte, il a montré que les lacs de Centre d'Afrique constituaient la source du Nil, ce qui ne fut découvert par les Européens qu'au XIXe siècle ! Cela prouve également que la connaissance des Arabes sur l'Afrique était beaucoup plus avancée qu'on ne le prétend. - L'ingénieur mécanicien Badî' Az-Zamân Asturlâbi. On lui donna ce surnom car il était réputé pour la fabrication des astrolabes, tout comme Alî Ibn Îsâ au IXe siècle. Il a également construit des automates pour les rois Seldjoukides. - Le zoologiste Sharaf Az-Zamân Tâhir Marwazî (m. 1120), auteur d'un excellent traité Tabâ'î al-Hayawân. (De la nature des animaux). Son livre ne fut découvert qu'en 1937 par le professeur A. Arberry à l'India office Library de Londres. - Le philosophe, physicien, mathématicien, astronome et musicien Abû Bakr Muhammad Ibn Yahyâ Ibn Bâjja, latinisé en Avempace (m. 1138). Né à Saragosse, il est le plus ancien philosophe arabe d'Espagne. Ses commentaires sur Aristote ont préparé la voie au plus grand philosophe du monde musulman, Ibn Rushd (Averroès). Ce dernier a exercé une influence plus étendue que Ibn Bâjja et fut donc plus étudié ; cependant Ibn Rushd s'est lui-même référé aux travaux d'Ibn Bâjja et les a commentés. Ses ouvrages les plus célèbres sont Tadbîr al-Mutawahhid (Effort uni), Risâlât al-Widâ (Epîtres d'Adieu) et «Régime du solitaire». Il a également écrit beaucoup de traités de philosophie et de médecine, commentant les œuvres d'Aristote, d'Al-Farabî, de Galien et d'Ar-Râzî. - Le philosophe et médecin Abû Al-Barakât dont l'œuvre principale est Kitâb al-Mu'tabar (Le livre des réflexions personnelles). Il fut médecin du Calife Al-Mustanjid (m. 1170). - Le médecin Abû Ja'far Hârûn d'Andalousie, qui était un des maîtres d'Ibn Rushd. - Le philosophe et médecin Ibn Zuhr, latinisé en Avenzoar. L'illustre famille Avenzoar a donné sur trois générations des médecins hautement réputés qui ne doivent pas être confondus les uns avec les autres. Le premier, le médecin Abû Marwân Zuhr est décédé en 1077. Son fils Abû Al-‘Alâ'Zuhr, qui était aussi le vizir de Yûsuf Ibn Tashfinn, d'où son nom latin Alguazir (al-wazîr), est l'auteur d'un fameux traité de médecine, Tadkhirat (Mémorandum). Son fils Abû Marwân Ibn Zuhr, décédé en 1162 à Séville, est celui à qui est donné le nom d'Avenzoar. Son œuvre principale Taysîr (La méthode) a été écrite vers 1140. Ce livre comprend des notions thérapeutiques originales pour l'époque, comme par exemple l'alimentation artificielle, ou encore l'alimentation par sonde et la nosologie du péricarde, mentionnées pour la première fois. C'est lui qui a anticipé la séparation actuelle entre médecine et chirurgie. Il donne également la première description de l'«acarus scabiei», qui, cinq siècles et demi plus tard, en 1687, sera reconnu comme étant la cause de la gale. Il a également rédigé un traité sur la relation entre le physique et la psyché, ce que l'on appelle aujourd'hui la psychosomatique. Ibn Zuhr est considéré comme le plus grand clinicien d'Adndalousie, le deuxième dans le monde musulman après Ar-Râzî. Il fut un des maîtres d'Ibn Rushd. - L'agronome Ibn Bassâl, jardinier du Sultân de Tolède. Lettres et culture - Le philosophe et poète Ibn As-Sîd Al-Batalyûsî, de Badajoz (m. 1127). Il est le premier philosophe andalou à tente de réconcilier les philosophies grecque et islamique dans son livre Kitâb al-Hadâ'iq. - Abû Muhammad Al-Qâsim Ibn Alî Al-Harîrî, considéré comme le maître inégalé de la prose et de la poésie arabes. Il a perfectionné le style inventé par Al-Hamadânî au Xe siècle, a écrit un long poème de grammaire et un livre sur les erreurs d'expression en arabe. Son chef-d'œuvre est Maqâmât (Les stations), publié en anglais sous le titre The Assemblies of Al-Harîrî. Il a fini ses jours comme enseignant à Baçra, où il est mort en 1122. - Le poète mysique San'î de Ghazna (m. 1131 ou 41), auteur de Hadîqat al-Haqîqa wa Sharî'at at-Tarîqa (Le jardin de la vérité et la loi de l'exercice) et de Qunût al-Rumûz (Trésors des secrets). Sa poésie est considérée comme l'un des joyaux de la littérature persane. - Le poète andalou Ibn Khafajah (m. 1139), fameux pour ses poèmes élégants. Divers - Construction en 1135, de la Grande mosquée de Tlemcen en Algérie par le souverain Almoravide ‘Alî Ibn Yûsuf. XIIe siècle : seconde moitié 1150. Alâ'uddîn Husayn Ghûrî (m. 1156) envahit et incendie l'Empire de Ghazna, d'où son surnom «Jahan Souz» (Le brûleur du monde). 1169-1171. çalâhuddîn Yûsuf Al-Ayyûbî (Saladin) du Kurdistân (m. 1193) met fin au Califat Fatimide en Egypte en acceptant le Sultân Nûruddîn Mahmûd de la Dynastie Zengide, unificateur de la Syrie, comme Sultân et en reconnaissant le Califat Abbasside de Baghdâd. Il devient gouverneur de l'Egypte. 1174. çalâhuddîn succède au Sultân Zengide Nûruddîn Mahmûd (m. 1174), et commence le règne de la Dynastie Ayyubide (Ayyûbî) qui a dominé l'Egypte et la Syrie. Il déclare la guerre sainte contre les Chrétiens occidentaux. 1187. Le Sultân çalâhuddîn Al-Ayyûbî conquiert Al-Quds (Jérusalem). En Afrique du Nord, Abû Yûsuf Ya'qûb Al-Mançûr (m. 1199) mène les Almohades vers la victoire à Gafsa, aujourd'hui en Tunisie. 1188. Temüjin (m. 1227) unifie les Mongols et plus tard prend le titre de Gengis Khân (Souverain universel). 1191. Le Sultân Muhammad Ghûrî (m. 1206) mène les tribus afghanes et les tribus turcomusulmanes d'Asie Centrale à la conquête de l'Inde et atteint Dilli (Delhi). 1192. Le Sultân Muhammad Ghûrî bat le Raja hindou, Prithivi Raj (m. 1192) et prend Delhi. 1192-1526. Epoque du Sultanat de Delhi pendant laquelle les Sultâns musulmans règnent sur Delhi et une grande partie de l'Inde. 1193. En Inde, les musulmans remportent le régions du Bihâr et du Bengale. Mort du Sultân çalâhuddîn Al-Ayyûbî (Saladin). 1195. Victoire des Almohades sur les forces chrétienne à Alarcos en Espagne. Les acteurs Théologie et jurisprudence - Le philosophe mystique soufi, shaykh hanbalite du hadîth et du fiqh, Mawlânâ Abd Al-Qâdir Jîlânî (m. 1166), très respecté dans le monde musulman. Il est le Shaykh de la première des grandes confréries (tarîqa) mystiques, Qâdiriya, dont les adeptes sont encore nombreux en Afrique Noire, au Pakistan et en Malaisie. Il est un des Walî Allâh (Ami de Dieu, «saint») les plus vénérés d'Iraq. Ses principaux ouvrage sont Fûth al-Ghayb («Accès au mystère», éditoins Albouraq), Ghunya at-Tâlibîn (Richesse des disciple) et Fatah ar-Rabbanî («Enseignements soufis», éditions Al-bouraq). Ghunya peut être considéré comme sa profession de foi. - Le grand Qâdî shafiite de l'époque Ayyubide Sharafuddîn Abû Sa'd ‘Abd Allâh Ibn Muhammad Al-Mawsîlî Ibn Abî Asrun (m. 1189). De son vivant, pas moins de six madrasas avaient déjà été construites en Syrie en son honneur. (A suivre)