, Le commerce du pain traditionnel connaît en ce mois de ramadhan, un véritable essor dans les zones rurales de la wilaya d'Oran permettant ainsi à des familles, notamment rurales, de mettre quelques économies de côté. Comme à l'accoutumée et depuis plusieurs années, les mères de familles dans les villages avoisinant les routes nationales, s'affairent à la préparation du «pain maison». Cette besogne exige l'installation, dans les cours des maisons, des fours traditionnels connus communément par l'appellation «kouchet arab». En dépit de l'émergence de différentes variétés de pain similaire ou très proche au traditionnel lequel est très prisé dans la région d'Oran, mais aussi dans les villes limitrophes comme Mostaganem, Mascara, Sidi Bel-Abbès et Aïn Témouchent à l'exemple de magasins de vente de pain syrien ou le pain de semoule et de son et autres variétés, l'engouement pour le pain traditionnel préparé par les femmes rurales est de plus en plus grandissant. Quelques heures avant la rupture du jeûne, une grande clientèle prend d'assaut les routes traversant les communes rurales à la recherche de vendeurs de pain de campagne, très prisé par les jeûneurs. Une scène typique à ce mois de Ramadhan est vécue quotidiennement sur les abords des routes, où des files d'automobiles se forment devant des bambins qui vendent ce pain et qui font à longueur de journée d'incessants va-et-vient entre leurs maisons et les lieux où ils écoulent leurs marchandises. La recherche du pain traditionnel prend parfois un long moment pour certains clients très exigeants. Les familles, lancées dans ce genre de commerce de plus en plus florissant, se préparent avant la venue du mois de Ramadhan à construire des fours traditionnels, à partir d'argile, dans les cours de leurs maisons et ramassent de grande quantités de bois, qui est utilisé dans la cuisson du pain. Même la préparation de la levure, principal ingrédient de ce pain très prisé, est transmise de mère en fille. La forte demande sur ce pain oblige les ménagères, dont une mère de famille habitant dans un village à proximité de l'autoroute reliant Missreghine à Boutlelis, à préparer des quantités dépassant leurs prévisions. Ses deux fils Benaouda (13 ans) et Abdelkader (11 ans) font plusieurs navettes (aller et retour), incessants jusqu'à la prière d'El-Asr, pour satisfaire la demande de plus en plus croissante des clients. Une femme au foyer recourt à ses voisines pour pouvoir satisfaire la grande demande formulée à son mari par des clients qui viennent quotidiennement s'approvisionner en ce pain. Houari a indiqué qu'il s'est habitué, depuis des années, à manger ce pain durant le mois de ramadhan. Il est chaque mois de carême à prospecter les vendeurs de pain. Chafik traverse 20 kilomètres pour s'approvisionner en pain dans une localité rurale éloignée à l'ouest d'Oran. Il affirme que sa famille ne mange que de ce pain durant tout le mois de ramadhan.