, Le géographe, historien et spécialiste des sciences naturelles Al-Qazwînî (m. 1282), auteur d'un fameux traité de géographie qui fut l'objet de nombreuses traductions. Il était surnommé «Le Pline des Orientaux». A ne pas confondre avec Al-Qazwinî, le théologien (m. 1050). Lettres et culture L'historien et grand Qâdi shafiite de Damas Abû Al-Abbâs Ahmad Ibn Muhammad Ibn Khallikân (m. 1282), connu pour son œuvre Wafayât al-A'yân wa Anbâ Abnâ'az-Zamâm (Mort des hommes éminents et histoire des descendants de l'époque), retraçant l'histoire de personnes célèbres. - Ibn Al-Abbar (m. 1260), écrivain de l'Emirat de Balansiya (Valence) en Espagne. Il fut théologien, historien et humoriste. - L'écrivain et historien Abû Al-Faraj de Mélitène, ville de l'ancienne Cappadoce, connu pour son ouvrage l'Histoire universelle. Il est mort en 1286. - Le savant égyptien Jamâluddîn Muhammad Ibn Mukarram Ibn Manzûr (m. 1311), qui a réalisé le Lisân al-Arab, un excellent dictionnaire de langue arabe, considéré comme un classique et encore utilisé de nos jours. Divers En 1284, construction en à peine un an, de la mosquée de Qalâwûn (sultân Mamelouk) au Caire. L'édifice combine un mausolée, une mosquée et un hôpital. XIVe siècle : première moitié 1304-1307. Durant cette période les Mongols attaquent Delhi à trois reprises. Ces attaques sont toutes repoussées par le sultân Alâ'uddîn Khiljî. 1307-1325. Les sultâns de Delhi envahissent les royaumes du Deccan et atteignent le sud de l'Inde après conquête des territoires de Marathas, Kakatiyas et Hoysalas. 1316. Règne musulman en Nubie, ancien pays du nord-est de l'Afrique comprenant la partie actuelle du nord du Soudan et du sud de l'Egypte. 1333. Les musulmans reprennent Jabal at-Târiq (Gibraltar) à l'Espagne. 1337. La tribu Sonrhaïs (Songhaïs) de Gao, qui était sous le gouvernement du royaume du Mali, est libérée par la maison de Sonni. Les acteurs Théologie et jurisprudence - Le théologien, réformateur et moraliste syrien Imâm Ahmad Ibn Taymiya (m. 1328). Par son caractère ardent et son zèle pour la purification de l'Islam, il a attaqué tout ce qui lui semblait innovation ou abus ; il a également activement participé dans les guerres contre les Mongols. Ses professions de foi Hamawiyya (à la demande des gens de Hama) et Wâsitiyya (à la demande des gens de Wâsit) lui ont valu la prison au Caire. De retour à Damas, il a de nouveau été condamné ; mais il ne s'est pas laissé intimider et de sa geôle a continué à écrire contre ses adversaires. Finalement on lui retira papier et plume pour l'empêcher d'écrire – il mourut quatre mois plus tard. On raconte que tout Damas assista à ses funérailles et que le peuple, dans une inconsciente ironie, se mit à le considérer comme un «saint» et à vénérer celui-là même qui s'était tant battu contre ce pratiques jugées comme une forme d'associationnisme ! ` Avec une œuvre abondante, dont Minhaj as-Sunna (Le chemin de la Tradition) et Siyâsat ash-Sharî'a (Politique de la charia), il a laissé un impact profond sur le monde musulman. - Le historien, biographe, traditioniste et jurisconsulte Adh-Dhahabî (m. 1350). Outre son œuvre Histoire de l'Islam, il a écrit plusieurs ouvrages de doctrine comme le Kitâb al-Kabâ'îr. Il fut maître d'Ibn Kathîr. - Khwâja Nizâmuddîn Awliyâ (m. 1325) de Delhi, grand soufi de l'ordre Chishtî. Ses œuvres ont profondément marqué le Soufisme et il est considéré comme le «saint patron» de la ville de Delhi. - Les poètes mystiques turcs Yûnus Emre (m. 1320), connu pour ses ilâhis (hymnes), et sultân Walad (m. 1312). Ce dernier, fils de Mawlânâ Jalâluddîn Rûmî, a écrit en turc, présentant ainsi le soufisme en un langage clair pour ses compatriotes. - Le soufi Khwâja Naçîruddîn (m. 1356), surnommé Chiraghé Delhi (La lumière de Delhi) qui a succédé à son grand maître soufi Khwâja Nizâmuddîn Awliyâ. - Le poète religieux Çâfîuddîn Al-Hillî (m ; 1350) d'Iraq, auteur d'une ode au Prophète. Sciences et technologie - Le mathématicien, astronome, philosophe et théologien Shamsuddîn Muhammad Ibn Ashraf As-Samarkandî (m. 1310). Ses œuvres connues sont Risâla fi Adâb al-Bahth (Traité sur la méthode de recherche), abrégé d'astronomie, et un catalogue des étoiles pour l'année 1276-77. - Le mathématicien, astronome et physicien persan Qutubuddîn Ash-Shîrazî (m. 1311), élève de Nâçiruddîn At-Tûsî et maître de Kamâluddîn Al-Fârisî. Avec ce dernier, il a continué le travail de Tûsî. - Le mathématicien et physicien Kamâluddîn Abû Al-Hasan Al-Fârisî de Tabrîz (m. 1320-. En physique, il a continué les travaux d'Ibn Al-Haytham sur certains problèmes physico-mathématiques. Il a construit une grande sphère en verre remplie d'eau pour expliquer le phénomène de l'arc-en-ciel. En mathématique, il a également développé les travaux de Thâbit Ibn Qurra (m. 901) sur la théorie des nombres. Dans son ouvrage Tadhkirat al-Ahbâb fi Bayân at-Tahâbb (Mémorandum sur la preuve de l'amitié réciproque), il donne les paires de nombres amicaux «220, 284» et «17 maintenant connu comme celui d'Euler, le mathématicien suisse du XVIIIe siècle ! - Le grand arithméticien Abû Al-Abbâs Ibn Al-Banna Al-Marrâkushî (m. 1321), auteur de Talkhîç fî'Amal al-Hisâb (Résumé d'opérations arithmétiques) toujours utilisé à la Madrasa de Fès au Maroc. En tout, il a écrit 82 traités. - Le médecin, chirurgien et botaniste andalou Muhammad Ibn Alî Ash-Shafra Al-Qirbiliânî (de Crevillente, dans le province d'Alicante). Il a exercé à Marrakech et est mort à Grenade en 1360. - Abû Al-Qâsim Al-Kashânî, auteur d'un Traité sur les parfums et les pierres précieuses qui se termine par un long chapitre décrivant les techniques de fabrication de poterie. Ce document, écrit en 1321, contient des informations d'autant plus intéressantes que l'auteur était à la tête d'une usine de poterie à Kashân, en Perse, très réputée à l'époque pour ses réalisations ; celles portant sa signature et parvenues jusqu'à nous sont très précieuses. - Abû Abdullâh Muhammad Allawatî, connu sourtout sous son pseudonyme d'Ibn Battûta (m. entre 1368 et 1377). Né à Tanger, c'était un grand voyageur, explorateur et géographe, contemporain de Marco Polo. Pendant trente ans, il a parcouru l'Espagne, l'Afrique du Nord, l'Afrique centrale, l'Asie centrale et l'Indonésie. On estime qu'il a parcouru plus de 120 000 km, ce qui représente plus que les voyages de Marco Polo. Personne dans le monde n'avait voyagé sur une telle distance avant l'invention de la machine à vapeur. Il a visité tous les pays musulmans de l'époque et rencontré la plupart de leurs dirigeants. A la demande du sultân de Marrakech, il a dicté le récit de ses voyages au fameux écrivain Ibn Jawzî ; récits connus sous le titre de Rihlât Ibn Battûta (Les voyages d'Ibn Battûta). Lettres et culture - Rashîduddîn Khân, ministre mongol (m. 1318). Il fut un médecin renommé et un grand historien. Son livre sur l'histoire universelle est un trésor de savoir ancien et est aujourd'hui encore tenu en estime. Dans son Histoire de la médecine, il a donné d'importants extraits d'ouvrages médicaux réputés de Chine et de Mongolie. - L'historien Ibn Fadl Allâh Al-Umari. Il a succombé à la peste de Damas en 1348. - Huwayrî d'Egypte, auteur d'une encyclopédie de l'histoire. - Abû Al-Fida (m. 1331), dirigeant de Hama en Syrie. C'était à la fois un brillant général, un géographe et un historien. Il est l'auteur de la célèbre Mukhtaçar Târikh al-Bashar (Histoire abrégée du genre humain), laquelle complète l'histoire d'Ibn Al-Athîr jusqu'en 1329. rappelons qu'Ibn Al-Athîr avait quant à lui complété jusqu'à l'année 1231, l'histoire universelle d'At-Tabarî, le grand savant du Xe siècle. - Le philosophe mystique andalou Ibn Abbâd dont le nom complet est Abû Abd Allâh Muhammad Ibn Abî Ishâq Al-Rundî, de la ville de Runda, à Malaga (m. 1390). Il a éveloppé le genre littéraire des «lettres spirituelles». - Le poète et savant persan Hamdullâh Ibn Abî Bakr Al-Muçtawfî. - Le soufi, poète et musicien Amîr Khusrû (m. 1325), premier grand poète du dialecte populaire de Delhi. Ce dialecte, connu sous le nom de Khari Boli (Langage droit – «pas raffiné», «sans expressions idiomatiques») s'est développé plus tard en Rekhta (Mélangé), le langage précurseur de l'Urdu. Le terme «urdu» vient du turc, langue dans laquelle il signifie «camp militaire» ; il se trouve être à la racine du mot européen «horde». Rappelons également qu'après l'arabe, le persan et le turc, l'urdu est la quatrième langue culturelle de l'Islam. Amîr Khusrû écrivait également en langue persane et parmi ses œuvres innombrables, on compte son chef-d'œuvre Khamsa (Pentalogie, Cinq poèmes épiques). Il était disciple du soufi Khwâja Nizâmuddîn Awliyâ', le «saint patron» de la ville de Delhi. Divers - Au début de ce siècle, les habitants des Balkans, particulièrement ceux de la Bosnie, les Bogomilles, acceptent l'Islam. - A Tabrîz, Azerbaïdjan, fondation de la Rashîdiya, sorte d'académie des sciences et lettres dans laquelle sont rassemblés de nombreux ouvrages, idées et savants issus du monde entier. - Vers 1324, édification à Multân (Pakistan) du beau mausolée du sultân Ghiyâsuddîn Tughluq, connu sous le nom de Mausolée de Rukn-é-Alam. (A suivre)