XVIIe siècle 1614. Les Ottomans assiègent à nouveau Malte. 1631. Moulay Ash-Sharîf (m. 1640) fonde la dynastie shurfa Hasanî Filaliens (Alaouites) qui rège sur le Maghreb. La dynastie a atteint son apogée sous le règne de Moulay Ismâ'îl (m. 1727). 1635-1911. Règne des sultâns du Waday au Soudan. Cette dynastie fut dondée par le sultân Abd Al-Karîm (m. 1650). 1645. Début des incursions ottomanes dans l'île de Crète. 1658-1707. Règne de l'empereur Moghol Awrangzeb Alamgir (m. 1707), sous lequel l'Empire Moghol en Inde atteint son apogée. 1669. La Crète est conquise par les Ottomans. 1683. Les Ottomans assiègent à nouveau Vienne. Les Ottomans abandonnent la Hongrie en accord avec le traité de Karlowitz. C'est le premier retrait turc d'Europe. Les acteurs Théologie et jurisprudence Le mystique et réformateur indien Shaykh Ahmad Sirhinidî (m. 1624), connu sous le nom de Mujaddîd Alf Thânî (Le réformateur du second millénaire). Il est protagoniste de la doctrine Wahdat ash-Shuhûd (Unité de la vision) laquelle est l'expérience subjective du croyant. Cette doctrine allait à l'encontre de la doctrine monistique Wahdat al-Wujûd (Unité de l'existence), acceptée incontestablement jusqu'à son époque. Les théologiens shiites Muhammad Bâqir Ibn Ad-Damad (m. 1631/2), plus connu sous le nom de Mir Damad, et son disciple Sadraddîn Shîrazî (m. 1640), célèbre sous son nom de plume Mulla Sadra. Ahmad Ibn Çâlih Ibn Abî Ar-Rijâl (m ; 1681), savant et théologien yéménite, spécialiste de l'histoire de l'école zaydite. Le soufi Sarmad, auteur des Rubâ'iyyât mystiques. Il fut exécuté à Delhi en 1661 pour hérésie. Science et technologie Les mathématiciens et savants polygraphes Bahâ'uddîn Amuli (m. 1620), originaire du Liban, et Muhammad Bâqir Yazdî (m. 1679). L'arithméticien Al-Mançârî (m. 1680/2). Le géographe et voyageur turc Evliya Chelebi (m. 1680/82) de la célèbre famille Chelebi, auteur de Siyâhat Nameh (Livre du voyage). Lettres et culture L'historien Abd Ar-Rahmân Saadî (m ; 1675) de Tombouctou, connu pour son œuvre Târikh as-Sûdân (Histoire du Soudan). Le grand savant turc Khâtib Chelebi (m. 1657), également connu sous le nom de Hajjî Khalîfa. Ecrivain et encyclopédiste polyvalent, il s'est spécialisé en histoire et en géographie. Son travail principal est un grand index bibliographique, Kashf az-Zunûn ‘an Asâmî al-Funûn ; écrit en arabe, il contient de très nombreuses notes et références (18 500 !) sur des travaux arabes, persans et turcs abordant tous les aspects de la culture islamique. Les écrivains et savants Abd Al-Qâdir Baghdâdi (m. 1682), Abd Ar-Rashîd Ibn Abd Al-Ghafûr et Ad-Damâminî. L'encyclopédiste Jamâluddîn Husayn. Khan-e-Khanan ‘Abd Ar-Rahîm (m. 1626), général de l'empereur Moghol Akbar. Grand patron de l'art et de la littérature, il est également un poète connu qui écrivait en langue turque. Les poètes turcs Atai Navizade (m. 1635), Nefi (m. 1634), Karaja Oghlan (m. 1679), Yahya (m. 1644) et Nabi (m. 1712). Ce dernier est peut-être le plus grand poète turc du XVIIe siècle. Le poète bengali Syed Sultan (m. 1648), célèbre pour son chef-d'œuvre Nabî Bangsha (Famille du Prophète ‘'QSSSL''). Les écrivains de langue urdue de la période du Decan : Muhammad Quli Qutub Shâh (m. 1611) qui était le dirigeant de la dynastie Qutub Shâhî ; Wajhî, Ibn Nishâtî, Tabi, Gawwasi, tous de Golkunda ; et Rustâmî, Nuçratî et Mirza, tous de Bijapûr. L'écrivain et poète kurde Ehmedi Khânî (m ; 1706) et son disciple Ismâ'îl Bayazîdî (m. 1709). Khushal Khân (m. 1689), chef de la tribu Khattak. Il est appelé «Le père du Pachto» car il était le plus grand poète pachto, langue nationale de l'Afghanistan. Abd Ar-Rahmân, appelé Rahman Baba (m. 1706), poète mystique populaire d'Afghanistan. Le fameux poète de langue baloutche Jâm Darrak. Hâfiz ‘Uthmân (m. 1698), calligraphe turc réputé qui a développé le style calligraphique jalî. Divers En 1609, début de la construction de la sultân Ahmad Masjid (La mosquée Belue) à Istanbul. Apogée de l'architecture Moghol en Inde : mausolée d'Akbar, Jâmi'a Masjid (Grande mosquée) à Delhi – achevée en 1658, sa construction dura vingt-deux ans ; Shâhî Masjid (Mosquée royale) à Lahore et Taj Mahal à Agra (terminé en 1653). Architecture musulman du Deccan : Le tombeau du sultân Muhammad Adil Shâh à Bijâpûr, le Gol Gunbad (Gumbaz), qui est le plus grand dôme du monde musulman. Il fut construit sous le règne de Muhammad ‘Alî Shâh (m. 1673), avec un coupole aussi grande que celle de Saint Pierre de Rome. XVIIIe siècle 1736. Nâdir Shâh (m. 1747) devient roi de Perse après le déclin des Safavides. 1739. Pillage de Delhi par Nâdir Shâh. 1757. Règne de la dynastie Afghane sur Delhi. 1761. En Inde, le monarque afghan Ahmad Shâh Abdali (m. 1772) défait les forces de Marhattas qui sortent ainsi considérablement affaiblies lors de la bataille connue sous le nom de «Troisième bataille de Panipat». 1765. La compagnie des Indes orientales obtient des droits sur le Bengale. 1770. Victoire de l'armada russe sur la flotte turque. Les Touareg s'emparent de la ville de Gao. 1779. Avènement de la dynastie Qadjar qui gouverne la Perse jusqu'en 1925. 1786. Aqa ( Agha) Muhammad Khân (m. 1797), fondateur de la dynastie Qadjar, fait de Téhéran la capitale de la Perse. 1788. Guerre entre la Turquie et l'Autriche. 1792. Les Touareg s'emparent de Tombouctou. 1798. Napoléon Bonaparte (m. 1821) se rend en Egypte. 1799. Au sud de l'Inde, victoire de l'armée angalaise contre la résistance de Tipu Çâhib (m. 1799), sultân de l'Etat de Mysore. Les acteurs Théologie et jurisprudence Le soufi syrien Abd Al-Ghanî An-Nâbulusî (m. 1731), théologien renommé qui a laissé une œuvre abondante dans de nombreuses disciplines comme le tafsîr, le hadîth, le kalâm, le fiqh… Il a également rédigé des écrits sur le soufime en prose et en vers, ainsi que des commentaires d'Ibn Al-Farîd et d'Ibn Arabî. Muhammad Ibn Abd Al-Wahhâb (m. 1791) héologien, réformateur et fondateur du mouvement Wahhabite. Il a fortement été influencé par les enseignements de l'imâm Ibn Taymiya, le grand théologien du XIVe siècle. Son livre At-Tawhîd (l'Unicité d'Allâh) est à l'origine du nom de ses disciples : les Muwâhidûn. Leurs adversaires les appelaient les Wahabites, terme repris par la suite par les Européens. Le penseur mystique et réformateur Shâh Walîyullâh Ahmad Dehlevi (m. 1762), le père de la renaissance musulamne chez les musulmans indo-pakistanais. Il a introduit l'idée d'un territoire musulman en Inde et a ainsi posé les bases du concept du Pakistan. Il est également le précurseur de la pensée islamique moderne, le premier qui a essayé d'interpréter la théologie islamique en fonction du temps. Il a réinterprété le concept de taqdîr (déterminisme) et a condamné sa popularisation qismat (fatalisme étroit ou prédétermination absolue). En 1737, il a traduit le Coran en persan langue littéraire de l'époque. En dépit de l'importance des travaux du Maghrébin Ibn Tumart – qui a réalisé la première traduction du Coran en dialecte berbère au début du XIIe siècle- , de ceux de Pierre le Vénérable – qui a entrepris la première traduction latine du Coran au milieu du XIIe siècle-, et de ceux de Shaykh Sa'dî en persan à la fin du XIIIe siècle ; cette première traduction majeure du Coran offerte par Shâh Walîyullâh peut être comparée, en impact et en objectif, à la traduction de la Bible en allemand par Martin Luther, deux siècles plus tôt. Il a essayé de réconcilier les deux doctrine adverses des soufis : Wahdat al-Wujûd (Unité de l'existence) et Wahdat ash-Shuhûd (Unité de la vision). Son autre ouvrage célèbre est Asrâr ad-Dîn (Les Secrets de la foi). Le poète mystique soufi Khwâja Mîr Dard ; (m. 1785), de la confrérie Naqshbandi à Delhi. (A suivre)