L'équipe nationale a montré, vendredi face à la Tanzanie, un visage morose, une fois de plus. Aucun des 35 000 supporters présents au stade Mustapha-Tchaker n'est sorti satisfait de la production des joueurs algériens. Ils étaient dans leur majorité contre le choix tactique de l'entraîneur Rabah Saâdane qui a été hué à la fin de la partie. Il convient de souligner que lors de cette rencontre, l'équipe de Tanzanie a su comment endiguer les actions adverses, ce qui a réduit à néant tout le travail des coéquipiers de Bouguerra. Cette rencontre semblait à l'avantage des locaux et d'ailleurs elle devait servir de reprise de confiance pour les supporters, mais il n'en fut rien car ces mêmes supporters ont dû passer une soirée ramadhanesque des plus angoissantes. Une fois de plus, l'entraîneur national qui a maintenu sa stratégie n'a pas tenu compte du relèvement du niveau des équipes. Même si à la conférence de presse il reconnaissait la valeur de l'équipe adverse, sur le terrain il en fut tout autre. En vérité, le onze tanzanien n'était nullement un foudre de guerre, ce sont les Algériens qui n'ont pas su le battre. Les coéquipiers du capitaine Karim Ziani ont fait à un certain moment le spectacle mais pas le jeu, car les éléments de Poulssen qui se sont comportés intelligemment sur la pelouse n'ont fait que se défendre par des dégagements. Or, pour une telle rencontre, Saâdane aurait dû mettre en place une stratégie de jeu différente des précédentes avec des joueurs plus aguerris en attaque. La période des essais est dépassé, ce qui a poussé les supporters à demander des changements en attaque notamment par l'incorporation de Abdoun. D'entrée de jeu, les joueurs algériens ont voulu prendre à la gorge leurs adversaires par des contres mais ces derniers ont su écarter le danger par des dégagements. Pour rappel, c'est Abdelkader Guezal qui le premier alerta la défense adverse par un tir qui passa à côté des buts tanzaniens. A partir de cet instant, les éléments de Saâdane pêchèrent par de la précipitation dans la plupart des actions, ce qui suscita le mécontentement des nombreux supporters qui continuèrent malgré tout à les soutenir. Mais à la surprise de tous, ce sont les Tanzaniens qui par l'intermédiaire de Abdi Kassem qui ouvrent la marque en bottant un coup franc (34') qui surprend défenseurs et gardien algériens. Ce but a failli appeler un autre, quelques minutes après, mais l'attaquant Ngaza perdit le cuir au cours de sa course. Poussés par les supporters, les Algériens se redéploient, ce qui leur permet d'enclencher de nouvelles tentatives mais sans réussite. Alors que l'arbitre s'apprêtait à siffler la mi- temps, Guedioura qui bénéficia d'un retour du ballon adressa un tir puissant, et c'est le but égalisateur qui redonna espoir aux nombreux supporters. Le scénario de la première mi-temps se répéta durant la seconde période, mais malgré les tentatives répétées de Djebbour, Ziaya ou encore Abdoun, le score en resta là alors que la déception des supporters s'est accrue et particulièrement contre le coach national qui a été conspué. Poulssen félicite ses joueurs L'entraîneur de la Tanzanie, Poulssen, n'a pas manqué de féliciter ses jeunes joueurs, en particulier son gardien de but malgré sa petite taille. Il a également indiqué que l'équipe algérienne dispose d'un bon milieu de terrain mais elle n'a pas d'attaque. Saâdane, pour sa part, en analysant la rencontre, a indiqué que l'équipe nationale est en pleine préparation et que bien avant ce match, il savait que la tâche allait être difficile pour ses joueurs. «Je pouvais partir à mon retour de l'Afrique du Sud, mais je n'ai pas voulu abandonner l'équipe, d'ailleurs, si un nouvel entraîneur était là aujourd'hui, il aurait sans doute perdu le match.» Le coach national a par ailleurs déclaré qu'il restait cinq matchs à jouer et que tout peut être réalisé. Belhadj, lui, reste confiant comme en témoigne sa déclaration en fin de match. «Vous savez, nous sommes qu'au début d'une nouvelle saison et il nous reste cinq autres matchs à disputer, ce qui nous permet de dire que rien n'est encore joué.» Bonne organisation Pour une fois, l'organisation était bonne au niveau du stade Tchaker. Les journalistes chargés de la couverture du match ont été choyés. Outre leur prise en charge au restaurant «El-Forssan» du club hippique de Blida dans une ambiance conviviale, ils ont pu atteindre la tribune de presse sans encombre. Les supporters sont venus de toute part Juste après la prière du vendredi, des groupes de jeunes vêtus de maillots au nom des joueurs de l'équipe nationale ont commencé à affluer vers le stade Tchaker de Blida. Sans doute ce n'était pas la grosse affluence, mais quand même, malgré la chaleur et du Ramadhan, ces supporters sont venus de Bordj Bou-Arréridj, Chlef, Boumerdès, Mostaganem et même de Aïn Témouchent pour soutenir l'équipe nationale lors de ce premier match comptant pour la qualification à la coupe d'Afrique de 2012. Pour la circonstance et dans le souci de prendre en charge le volet de la sécurité publique, les autorités locales ont bloqué pour les véhicules les issues menant vers le stade afin de permettre aux supporters de rejoindre facilement à pied le stade. A.-B. M. 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