La production céréalière pour cette année enregistre une baisse de plus de 25% par rapport à l'année passée, selon des données officielles obtenues par TSA auprès d'une source proche du ministère de l'Agriculture. Les prévisions tablent sur une production de 45 millions de quintaux en 2010, soit un recul de plus de 16 millions de quintaux par rapport au record de 2009 qui était de 61,5 millions de quintaux. Selon la même source, le recul le plus important a été enregistré dans la production d'orge qui ne dépassera pas cette année les 15 millions de quintaux (24 millions l'année d'avant), et le blé tendre dont la récolte est estimée à 8 millions de quintaux (13 millions en 2009). Selon des responsables du secteur, cette importante baisse est liée aux mauvaises conditions climatiques qui ont sévi l'année dernière avec une pluviométrie relativement faible. Notons que l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) croule sous les stocks, et n'a pas recouru à l'importation du blé dur depuis le mois d'avril 2009 du fait d'une production record en céréaliculture réalisée au cours de la campagne 2008-2009 avec 61,2 millions de quintaux de céréales, dont 24,3 millions quintaux de blé dur, 11,3 millions de quintaux de blé tendre, 2,4 millions de quintaux d'orge et 1,4 million de quintaux d'avoine. Le ministère de l'Agriculture confirme cette tendance haussière en annonçant que le niveau de collecte réalisée par 39 CCLS a atteint 2.722.500 quintaux au 26 juin 2010. Le blé représente 57 % du total de cette collecte. Lors de la campagne écoulée à la même date, la collecte de blé dur ne représentait que 20 % du total de la collecte. Grâce à cette hausse de production, l'Algérie a d'ailleurs réalisé en juin dernier une opération d'exportation de 10 000 tonnes d'orge. En revanche, la tomate enregistre une production record cette année, avec 7 millions de quintaux, soit une croissance de près de 100% par rapport aux 3,8 millions de quintaux de l'année d'avant, toujours selon des données officielles. Cette hausse de la production est due à la relance des conserveries, au nombre de 13 situées à l'est du pays pour la plupart. La production nationale de la tomate industrielle a augmenté en 2010, atteignant une moyenne de 290 quintaux à l'hectare contre 120 en 2009, alors qu'elle ne dépassait pas les 89 quintaux à l'hectare dans les années 1990. Ainsi, la production de la tomate industrielle en 2010 a atteint le record de 99.000 tonnes sur 15.000 hectares. Il est fort à signaler qu'une grande partie (95%) de ce rendement est issue des quatre wilayas de l'est : El Tarf, Guelma, Annaba et Skikda. Par conséquent, l'augmentation du rendement à l'hectare met fin à plusieurs années de stagnation de la production à l'origine de la fermeture de 10 conserveries sur les 17 en activité à l'est du pays. Vu l'augmentation de la quantité de tomate industrielle récoltée, qui s'est accompagnée d'une amélioration de la qualité du produit, les dix conserveries ont pu fonctionner à plein régime pour une capacité de production globale de 11.100 tonnes/jour. Dans ce contexte, les producteurs et les conserveurs attribuent ce bon résultat particulièrement aux subventions accordées par l'Etat et l'effacement des dettes des agriculteurs. Chose qui a poussé ces derniers à vouloir battre le record de cette année et atteindre une production de 700 quintaux à l'hectare en 2011. Pour autant, les conserveurs sont aussi optimistes. Stimulés par les 50.000 tonnes de concentré de tomate produites durant la campagne 2010, ils souhaitent répondre aux besoins nationaux de l'ordre de 75.000 tonnes en 2011. Les conserveurs se concentrent à produire suffisamment pour le marché national et ensuite exporter à partir de 2015. A cet effet, ils préconisent une meilleure protection des récoltes en se préservant notamment de l'araignée. D'autre part il est aussi fort à signaler que l'augmentation du rendement à l'hectare de la tomate industrielle ne s'est pas faite au détriment de la tomate dont la production a dépassé 29.000 tonnes en 2010. Cette redynamisation de la filière tomate industrielle s'est répercutée positivement sur l'emploi dans la région est du pays. Des agriculteurs et des conserveurs affirment que la filière avec ses activités en amont et en aval, a créé quelque 30.000 postes de travail permanents et saisonniers. Alors que la filière de la tomate industrielle était au plus mal ces dernières années, elle a perdu quelque 25 000 hectares de surface cultivable, passant de 32 000 à 7 000 hectares de 1998 à 2008. La pomme de terre également enregistre une hausse de près de 10%, avec un niveau de production de 30 millions de quintaux cette année contre 26,7 millions l'année précédente. Les productions maraichères (légumes) d'une façon globale sont autour des 75 millions de quintaux cette année contre 72 millions l'année d'avant.