Ils ne rêvent que de ça. Voir à la barre technique, un étranger à la place d'un Algérien. Faudrait-il leur rappeler qu'il s'agit d'une équipe algérienne et non semi-algérienne ? Le produit national ne peut être confié qu'à des nationaux et Dieu seul, sait que nous avons des hommes performants et ils le démontrent quotidiennement sur le terrain. Défendre les couleurs algériennes via des étrangers serait une erreur que l'on paiera cher, très cher même, alors que l'Algérie recèle des techniciens capables de mener à terme notre Equipe nationale, poste certes à haut risque dans un milieu exposé où la pression, qu'elle soit locale ou médiatique, est quotidienne. Attentes exacerbées des supporteurs… La FAF est convaincue quelle ne manque pas d'imagination, de bon sens et de discernement pour croire que la solution réside forcément en dehors de notre pays. Le président de la FAF, lui, qui a de tout défendu les couleurs algériennes et qui continue de donner des chances aux techniciens algériens, ne serait pas prêt à se jeter dans les bras des entraîneurs étrangers. Les exemples des pays voisins ne manquent pas et l'honneur de notre Equipe nationale ne peut être défendu que par des nationaux, disaient nos joueurs internationaux à notre confrère Le Buteur au lendemain de la participation de notre équipe nationale au Mondial. «Si les moyens de la fédération ne le permettent pas, il vaudra mieux faire confiance à l'entraîneur local puisque les gens compétents, ce n'est pas ce qui manque et qui ne demandent que de la considération», explique l'ancien joueur auxerrois Moussa Saïb qui pense, lui aussi, qu'un ancien international serait bien indiqué pour le poste d'adjoint.» Pour Djamel Menad, «je suis favorable à un staff local élargi avec Rabah Madjer à sa tête. Je pense qu'il est temps de donner la chance à certains anciens joueurs qui ont prouvé leurs compétences avec les clubs et d'autres sélections». Ou encore Salah Assad, «le peuple algérien a perdu confiance de l'entraîneur local à cause des dirigeants.» L'ancienne star de l'Equipe nationale affirme, pour sa part, que l'expérience de l'entraîneur étranger a échoué par le passé et qu'il faut éviter de tenter de nouveau. Mais qu'il faut donner la chance à l'entraîneur local qui a prouvé ses compétences à plusieurs reprises : «Maintenant que le Mondial est terminé pour nous, c'est le moment des bilans. Il ne faut pas demander des comptes seulement à Saâdane qui, à mon avis, a commis plusieurs erreurs tactiques, mais c'est tout le monde qui est concerné. Il faut nettoyer l'environnement et éliminer tous les intrus. Il faut ramener des dirigeants compétents dont la mission est de redorer le blason de l'entraîneur local et le réconcilier avec le peuple algérien après que les anciens responsables eurent terni son image. D'autres se sont exprimé au lendemain de la participation de nos onze à la Coupe du monde. Un autre avis pas des moindres, celui de Drid : «Raouraoua doit faire confiance à Madjer». «Je suis contre l'idée de revenir à l'entraîneur étranger, mais continuer avec un coach local. Pour moi, Madjer est le mieux indiqué pour succéder à Saâdane. Et si j'étais à la place de Raouraoua, je lui ferais confiance sans hésitation aucune et l'annoncer dans les meilleurs délais. Madjer a beaucoup donné pour la sélection en tant que joueur et est capable de donner plus en tant qu'entraîneur. Les mentalités ont changé et Madjer a beaucoup appris, il a beaucoup de choses à donner à l'équipe.» Ou encore de Kermali : «Je suis pour la stabilité». Pour l'ancien sélectionneur des Verts, Abdelhamid Kermali, les succès de la sélection sont tous liés à l'entraîneur local : «Moi, personnellement, je souhaite que Saâdane reste pour assurer la stabilité. Mais après que celui-ci eut décidé de partir, il faut lui trouver un successeur le plus rapidement possible. Je suis pour la désignation d'un entraîneur local et garder le staff technique actuel qui assurera l'homogénéité entre les joueurs et le nouvel entraîneur.» Cerbah : «Je suis pour un technicien local». «L'expérience des équipes africaines avec des entraîneurs étrangers a prouvé son échec lors de ce Mondial. La Côte d'Ivoire, le Nigeria et le Cameroun ont quitté le Mondial prématurément en dépit des grands noms d'entraîneurs qu'elles possèdent. Je suis donc pour un entraîneur local capable de mener la sélection algérienne à bon port, à l'image de Benchikha, Madjer et Menad. Pour moi, le plus important, c'est que le successeur de Saâdane soit capable de maîtriser son groupe et d'instaurer une discipline de vigueur, qui est le meilleur critère pour assurer la réussite. Il faut faire vite puisque le temps presse.» Chérif El Ouazzani : «Madjer est le mieux indiqué pour succéder à Saâdane». «Je suis favorable à un coach local.» Enfin, «encore faut-il que dans chaque pays le corps des entraîneurs soit plus solidaire et moins envieux de l'élection de l'un des siens, souvent victime de cabales ou d'intolérables peaux de banane. Le football se gère comme une famille par ses membres et non pas des étrangers.»