On ne peut nier la relation de complémentarité existant entre la pratique religieuse et la pratique sportive. Les deux, pour ceux qui en ont fait l'expérience, vont dans le sens du bien de l'humanité. Imaginez qu'un peuple suive dans son intégralité les préceptes d'un Islam pur, loin de toute forme de fanatisme ou d'extrémisme propice aux affrontements, ce serait le bonheur parfait. Etre musulman, c'est faire preuve de droiture ou d'une moralité parfaite créatrice de fraternité, de sécurité et d'amour de Dieu. Le sportif est lui aussi supposé avoir appris à rester dans les limites de sa liberté, le respect de l'autre avec toute la rigueur que cela exige, tout en ayant développé des qualités physiques. Le vrai musulman n'a pas à la bouche les pires sentiments comme la haine, l'envie pouvant aller jusqu'à la mise à l'index des autres pour divers prétextes. Il existe une sourate qui dit que quiconque ose médire sur quelqu'un, sans preuve, commet un péché grave. La ferveur religieuse du vrai musulman consiste à aider autrui dans son malheur, à apporter la chaleur fraternelle à tous ceux qui n'ont pas la chance d'avoir le nécessaire pour vivre décemment, à changer de comportement aux agresseurs de toutes sortes. «Inal waldik», dit un jour un jeune voyou, devant le public et à l'intérieur d'un bus, à un vieux receveur qui lui répond par : «Yerhem waldik», si bien que l'agresseur finit par comprendre qu'il avait tort au point même d'aller se mettre à genoux devant sa victime pour lui demander pardon. Etre sportif et bon musulman, un honneur et une fierté Le sportif, surtout s'il a remporté des victoires en compétitions internationales, fait honneur à son peuple, à la communauté musulmane et à la religion elle-même. Cela montre bien que la spiritualité n'a rien d'incompatible avec la pratique sportive. Et mieux encore, contrairement aux idées reçues, cette spiritualité apporte bien des choses au sportif : le goût de la compétition, le respect de l'adversaire ou du coéquipier, le sens de l'effort continu, la santé morale en parfaite adéquation avec la santé physique et intellectuelle. La religion musulmane est là aussi pour interdire au sportif tout ce qui peut nuire à sa santé, condition sine qua non d'une carrière fructueuse de compétiteur sportif. Le Coran cite, entre autres, le vin, les jeux créateurs de vices. Et toujours dans le Livre sain, il y a toute une nomenclature à relever sur les aliments que l'on peut consommer pour bien se porter. Et que d'impératifs de conduite on y trouve pour quiconque cherche le bonheur dans la piété, la santé physique et morale. Autrement dit, s'il y a une santé chez un musulman, c'est que celui-ci a pris soin de son corps et de son esprit. La notion de santé ou notion d'équilibre Peut-on parler de spiritualité vécue intensément et utilement si le corps est délaissé ? Incontestablement non. Il y a indiscutablement une interaction ou une influence réciproque entre les deux. Dans la tradition, on a toujours recommandé, même de manière implicite, de se maintenir en bonne santé physique pour être un bon serviteur de Dieu et des hommes. Même si le sport n'a été introduit que tardivement, il y a en terre d'Islam des jeux sains fondés sur la rivalité à bon escient. On peut citer la course à pied ou à dos de bête pratiquée avec une maîtrise parfaite des gestes entrant dans une forme de religiosité ou de transcendance. Le Ramadhan lui-même nous fait rentrer dans le terrain de la paix et de la santé physique. C'est le corps qui est mis à l'épreuve par toutes sortes d'abstinences imposées pour que le jeûne instauré soit parfait. Si dans la parole de Dieu, le Ramadhan est recommandé, c'est qu'il y va de la santé physique. Par l'effort de se consacrer à un bon physique, on retrouve la notion de sacré et de la passion du sport. Qui peut contredire l'existence des liens existant entre sport et spiritualité, parfaitement complémentaires pour l'épanouissement du corps entraînant l'épanouissement de l'esprit. C'est pourquoi, on doit préserver ces moyens qui permettent de croître et d'exister. Le niveau d'éducation physique élève le niveau de performance sportive. Le sport est une culture de soi, une école de la vie où chacun peut développer des qualités physiques et morales comme la résistance, l'exigence, la rigueur, la précision. On y apprend à se transcender pour donner le meilleur de soi-même, à la manière du Ramadhan par lequel on apprend chaque jour à se maîtriser, à dominer la faim, à être performant dans le travail, malgré les abstinences. La prière elle-même n'a-t-elle pas une dimension sportive ?