L'Agence de change d'Algérie, sise à Bordj Bou-Arréridj, aurait opéré des changes illicites de devises et participé à leur transfert à l'étranger, notamment la Tunisie. Selon le lieutenant-colonel Abdelkader Laârabi, commandant de groupement de gendarmerie, l'affaire remonte au mois de février dernier quand, suite à des renseignements, ses services ont enclenché une enquête sur les activités de cette agence. Les premiers éléments de l'enquête ont révélé que le patron du bureau de change, âgé de 46 ans, établissait des changes de sommes importantes de devises contre le dinar algérien à des personnes suspectes qui procèdent à leur exportation illégale et ce, avec des attestations de change illégales afin d'échapper aux contrôles au niveau des postes frontaliers. Il s'agit, entre autres, d'une attestation délivrée à un commerçant âgé de 47 ans certifiant le change de 3 800 dollars contre 342 000 DA et une seconde, pour une autre personne, attestant le change de 7 600 euros contre 912 000 DA. Munis d'un mandat de perquisition établi par le procureur de la République, les enquêteurs ont perquisitionné le domicile du chef de l'agence et son bureau, ouvert en profitant de son ancien poste à la Banque d'Algérie et de son expérience au sein de cette institution. Il a bien eu l'agrément pour son bureau de change, mais n'a pas respecté le cahier de charges dans la gestion de ce genre d'agences et les transactions autorisées avec les clients. En effet, au lieu de procéder à l'achat de la devise étrangère et son transfert vers un compte bancaire en contrepartie d'un intérêt de 1%, l'indélicat agent de change achetait la devise d'un peu partout pour la revendre aux commerçants, notamment ceux exerçant dans l'import-export, en leur délivrant des attestations de change illégales portant sa signature et le cachet de son agence et ce, afin d'éviter les différentes contrôles des services de sécurité déployés sur les axes routiers et au niveau des frontières. Des pratiques hors-la-loi représentant l'atteinte aux règlements de change, l'escroquerie et le faux et usage de faux, de fait que le malfaiteur a utilisé son agrément pour escroquer sept clients en leur promettant un visa pour plusieurs pays européens. Il leur demandait de fournir le dossier nécessaire dont le certificat de résidence, les fiches de paie et le passeport, tout en les informant sur la nécessité d'ouvrir des comptes bancaires en devises. L'escroc utilisait leurs passeports pour procéder aux changes annulés au niveau des banques. Des fonds détournés vers le bureau de change où ils étaient vendus illégalement avec de fausses attestations de change. Lors de son interrogatoire, le mis en cause est passé, devant les preuves matérielles, aux aveux, reconnaissant la délivrance d'une vingtaine de fausses attestations de change et ce, avant qu'il ne soit présenté en compagnie des ses complices la semaine dernière devant la justice où ils ont été libérés provisoirement et cités à comparaître. Aïd El-Fitr : mosquées, cimetières et routes sous haute surveillance Par ailleurs, les éléments du groupement de gendarmerie de Bordj-Bou-Arréridj viennent de traiter une nouvelle affaire liée à la fois à l'atteinte à l'économie nationale et à la santé publique. En effet, le 1er septembre dernier, lors d'une descente inopinée à Mansoura, effectuée suite à des renseignements, les gendarmes ont interpellé deux hommes, âgés de 33 ans et 27 ans, pour contrefaçon de produits cosmétiques et détergents. Les mis en cause fabriquaient des produits à base de produits chimiques et colorants avant d'utiliser des bouteilles d'emballage et des étiquettes de marques connues de shampoing et détergents, comme le produit Isis. Une quantité importante de marchandises a été saisie au niveau d'un dépôt clandestin et sur le marché, notamment les commerces occupant la voie publique où ces produits contrefaits se concentrent. Pour rappel, les gendarmes avait démantelé en début de cette année un atelier clandestin à Bordj-Bou-Arreridj spécialisé dans la contrefaçon de plusieurs produits ainsi que dans l'imitation des étiquettes et des marques connues. Dans un point de presse tenu mardi au groupement de gendarmerie de la wilaya, le lieutenant-colonel Laârabi a cité des affaires liées au commerce illégal et d'autres à la criminalité de droit commun traitées durant les sept premiers mois de l'année. Il s'agit de 998 affaires traitées menant au démantèlement de 14 associations de malfaiteurs, 31 affaires de faux et usage de faux, 517 affaires d'atteintes aux personnes et 72 atteintes aux biens. Dans la majorité des cas, ces affaires concernent, explique-t-on, des coups et blessures volontaires suite à des litiges sur des terres agricoles et autres biens vu le caractère tribal de la région. 525 personnes ont été interpellées depuis le début de l'année dont 12 femmes et 17 mineurs. Par ailleurs, les mêmes services ont effectué, durant cette période, 14 opérations de grande envergure dont la dernière date de lundi et mardi derniers, pour laquelle 575 gendarmes ont été mobilisés et qui s'est soldée par l'identification de 2 072 personnes, dont dix étaient recherchées, et 914 véhicules dont un était recherché ainsi que la saisie de quelques armes blanches, un quantité de stupéfiants et des quantités importantes de marchandises commercialisées illégalement. Pour ce qui est du dispositif prévu par le groupement de gendarmerie à l'occasion de l'Aïd, l'intervenant a expliqué qu'il porte sur un renfort en matière d'hommes et de matériel pour l'occupation permanente et efficace du terrain. Tous les lieux publics, mosquées et cimetières notamment, seront surveillés par les forces de sécurité afin de prévenir toute intention criminelle. Il s'agit, aussi, du renforcement de la présence sur les axes routiers afin de traquer les chauffards et sensibiliser davantage les usagers de la route contre des comportements à risques, surtout durant la fête de l'Aïd où la circulation routière bat son plein avec les visites familiales et le retour durant le week-end pour la rentrée scolaire. Ce dispositif à la fois préventif et dissuasif concerne, note le colonel Ayoub Abderrahmane, responsable de la communication au commandement de la Gendarmerie nationale, toutes les wilayas pour une fête et une rentrée scolaire en toute sécurité. De notre envoyée spéciale à Bordj-Bou-Arreridj