, Un débat sur la sécurité alimentaire s'est tenu hier, au Forum d'El Moudjahid avec l'Union nationale des agronomes (UNA) en présence d'un représentant du Soudan, du président d'honneur de l'UNA et d'autres représentants du ministère de l'Agriculture et autres experts agronomes. L'exposé du conférencier Zen Yahia, par un support informatique, a montré toutes les difficultés à approcher la sécurité alimentaire en Algérie et dans les autres pays arabes. Le monde arabe est en danger, explique le conférencier, nous sommes liés à la promotion de la politique de l'eau et sa gestion et l'Algérie doit maîtriser aussi sa démographie. Trois stratégies déterminantes sont à l'ordre du jour dans les pays arabes pour assurer la sécurité alimentaire. Etayer d'une part, les politiques de résistance à la vulnérabilité future aux chocs liés aux prix, renforcer les filets de protection sociale, améliorer l'accès aux services de planning familial et promouvoir l'éducation et d'autre part, promouvoir l'approvisionnement en denrées alimentaires produites par les agriculteurs et améliorer les conditions de vie en milieu rural, autrement dit s'attaquer au retard de la croissance de la productivité par des investissements accrus en recherche-développement. L'insuffisance à améliorer le quotidien alimentaire des citoyens constitue un chantage et une arme plus efficace que le pétrole dont les puissances jouissent et font valoir comme une menace de couper les vivres. L'Algérie à l'instar des autres pays arabes devra non seulement investir plus dans la recherche agronomique notamment pour l'amélioration génétique, l'irrigation, la production de semences et avoir une stratégie d'achat pour réaliser les stocks indispensables pour la sécurité alimentaire mais aussi, elle devra adopter un système de veille sur le marché mondiale pour se protéger de la crise alimentaire qui prend de plus en plus de l'ampleur notamment dans les pays dits en voie de développement. Les retombées de la mondialisation du système économique sont le quotidien des populations locales, 4 millions de personnes sont sous-alimentées dans les pays arabes, et l'échelle nationale, les citoyens algériens appréhendent le marché des fruits et légumes quand on sait que les prix sont excessifs. Pour rappel, concrétiser le programme de la FAO et avoir des prix abordables au marché est une équation à double variable : la dépendance qu'engendre l'importation en denrées alimentaires et les insuffisances dans la recherche-développement. La pauvreté compromet sérieusement l'éducation et la santé des populations locales. Les personnes vulnérables consentent plus de 65% de leur budget pour subvenir à leur alimentation. Aussi, en Algérie, la crainte du retour des prix excessifs sur le marché national comme ceux de 2007-2008 se fait ressentir, en témoignent les prix affichés lors de la période de jeûne. L'Algérie doit relever le défi en transformant l'agriculture en un véritable moteur de croissance et de bien-être de la population et ce avec le concours de tous les secteurs stratégiques de son économie nationale. En fin de rencontre, l'intervenant le Dr Nouad un ex-fonctionnaire du ministère de l'Agriculture, a mis en avant le travail réalisé par l'Organisation arabe du développement agricole pour atténuer la crise et soutient que le Soudan peut aussi faire autant pour amoindrir la sienne. La valorisation du statut des agronomes et des instituts techniques de recherche constitue par ailleurs le centre d'intérêt de la profession où seule la ressource humaine est garante de tout progrès. Toutefois moult questions restent posées sur le changement climatique et la gestion des ressources hydriques qui demeurent le frein premier de tout développement durable.