?La France a jugé inacceptables mercredi les propos de la commissaire européenne Viviane Reding estimant que le traitement des Roms en France n'avait pas d'équivalent en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Le ministre de l'Immigration et le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Eric Besson et Pierre Lellouche, ont parlé de «dérapage» tandis que l'opposition s'est inquiétée pour l'image de la France dans le monde. «Il ne s'agit pas de polémiquer ni avec la Commission, ni avec le Parlement (européen), cependant certains propos ne sont tout simplement pas acceptables», a-t-on déclaré à l'Elysée. «Il y a une volonté de traiter les choses au fond plutôt que de se laisser embarquer dans une polémique stérile.» La Commission européenne, par la voix de la commissaire à la Justice et aux Droits des citoyens Viviane Reding, a jugé mardi honteuse la politique de la France envers les Roms, qui devrait faire l'objet d'une procédure d'infraction. «C'est une situation que j'espérais que l'Europe n'aurait pas à vivre à nouveau après la Seconde Guerre mondiale», a déclaré Viviane Reding, ce qui a fait bondir Pierre Lellouche. «Je ne peux pas laisser Mme Reding dire que la France de 2010, dans le traitement des Roms, c'est la France de Vichy (...) Roissy n'est pas Drancy», a-t-il dit sur RTL. «Ce genre de dérapage n'est pas convenable.» «Ce n'est pas comme ça qu'on s'adresse à un grand Etat comme la France qui est la mère des droits de l'homme, qui est un pays fondateur de l'Union», a poursuivi Pierre Lellouche. Eric Besson lui a fait écho sur Europe 1 : «Elle dérape, si j'ose dire, c'est-à-dire qu'elle utilise une expression qui est à la fois choquante, anachronique et qui procède d'amalgames», a-t-il dit.