Au moment où le premier responsable du secteur de la justice émet des réserves sur cette affaire sensible, le procureur de la République près le tribunal d'Aïn El-Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a requis, hier, 3 ans de prison ferme à l'encontre des deux non-jeûneurs, selon une source proche du dossier. Le verdict est laissé en délibéré pour le 5 octobre prochain, ajoute la même source. Les avocats ont demandé la relaxe des mis en cause, précisant qu'il s'agit là d'une atteinte à la liberté individuelle des citoyens d'autant plus, ont-ils ajouté, que «la Constitution Algérienne est claire». Il est à noter qu'un sit-in populaire se tenait devant l'entrée principale du tribunal, durant tout le procès, auquel ont pris part plusieurs centaines de citoyens, de militants des droits de l'homme, du RCD, du MAK, venus des quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou et de Béjaïa. Des slogans en faveur des libertés individuelles et de condamnation du pouvoir en général, et de l'appareil judiciaire en particulier, fusaient sans interruption tout au long du procès. Il est important de rappeler que l'article 144 bis-2 du Code pénal a été qualifié par des spécialistes en droit de «vague et d'extensible». Un article sur lequel la police semble avoir assis son action pour l'inquisition des non jeûneurs en algérie.