«J e ne pouvais en croire mes yeux. J'ai vu un homme, gisant à terre dans son sang, en train de mourir. Le garde des colons venait de lui tirer dessus, à bout portant, et il le regardait mourir. Il est resté là, sur le sol, pendant une heure, jusqu'à ce qu'une ambulance israélienne arrive sur les lieux ; ils n'ont bien sûr autorisé aucun d'entre nous à nous approcher de lui. Et les Israéliens ont fait venir quarante gardes et la police des frontières sur les lieux avant qu'on l'emmène», avait déclaré un Palestinien suite à l'assaut combiné colons-police des frontières (sioniste) donné à Silwan. Ce quartier de Jérusalem Est occupée, près des murailles de la Vieille Ville, est la cible d'un plan du régime sioniste qui projette de démolir des dizaines de maisons palestiniennes pour les remplacer par des colonies sionistes et par un parc à thème juif. Ce Palestinien tué de sang froid s'appelait Samir Sarhan, il avait environ 30 ans et il était père de cinq enfants. Suite à cet assassinat, et contrairement au «Fayyadisme» - la coopération officielle de l'Autorité Palestinienne avec l'occupation sioniste – qui est en train de s'emparer de Ramallah, les gens de Silwan sont prêts à résister et à se battre, quel qu'en soit le prix, à Jérusalem Est occupée. Seuls sous les yeux de ces spectateurs passifs et lâches qui savent où orienter leurs regards pour mieux occulter les vraies tragédies ? Plus explicite encore, nous reviendront sur cette fameuse affaire du «scandale Sakineh». Mme Mohammadi-Ashtiani, Iranienne, a drogué son mari et l'a fait tuer durant son sommeil par son amant, Issa Tahéri. Elle et son complice ont été jugés en première et seconde instance. Les «amants diaboliques» ont été condamnés à mort en première et seconde instance. La Cour n'a pas établi de discrimination selon le sexe des accusés. Il est à noter que, dans l'acte d'accusation, la relation intime des meurtriers n'est pas évoquée, précisément parce qu'elle n'est pas prouvable en droit iranien, même si elle est rapportée comme certaine par des proches. Cette affaire a été exploitée par ces adeptes des croisades modernes et plus précisément anti-iranienne. A commencer par Le Times de Londres qui avait initialement publié une fausse photographie de Sakineh Mohammadi-Ashtiani. Elle y apparaissait tête nue, ce qui est considéré comme indécent dans la culture iranienne. Une seconde photo, authentique cette fois a été ultérieurement diffusée. Elle y apparaît en tchador, un vêtement que les musulmanes portent à la mosquée et qu'environ un tiers des femmes portent dans la rue. Dans cet élan, il y a lieu de s'attarder sur ces prescripteurs d'opinions, qui se donnent la réplique pour mieux imposer un prêt-à-penser, donc pour empêcher toute pensée critique. Parmi eux, Bernard Henri Levy, cette figure haute en couleur, qui s'est efforcé par le passé de monopoliser la parole publique pour promouvoir sans contradicteur la politique du couple Bush-Sharon. (Suivra)