Les unités de combat des forces américaines ont quitté l'Irak à la fin du mois dernier mais les soldats américains restés sur place pour former et assister les forces irakiennes continuent de se battre contre les insurgés. L'Irak reste de temps à autre un endroit dangereux, par conséquent, lorsque nos soldats sont attaqués, ils ripostent», explique le général Jeffrey Buchanan, porte-parole des forces américaines en Irak. Le 31 août, sept ans et demi après l'invasion de l'Irak par les forces américano-britanniques, Barack Obama a officiellement proclamé la fin de la mission de combat. Les quelque 50.000 soldats américains toujours stationnés dans le pays doivent «conseiller, former et assister» les forces irakiennes et ne sont plus censés se retrouver en première ligne. Mais cette mission n'exclut pas que des unités soient prises sous le feu. Il y a deux semaines, des hélicoptères d'attaque et des chasseurs-bombardiers F-16 sont entrés en action près de Bakouba, dans la province de Diyala, où des soldats irakiens étaient en difficulté face à des insurgés. Selon le général Buchanan, l'aviation américaine n'avait plus largué de bombes en Irak depuis juillet 2009. Le 15 septembre, des soldats américains se trouvaient au côté des forces spéciales irakiennes lors d'un raid contre un repaire présumé de militants d'Al Qaïda à Falloudja, à l'ouest de Bagdad. La section d'assaut a été prise sous des tirs croisés et a riposté, précise Buchanan. Idem dix jours plus tôt lors de l'assaut lancé par plusieurs kamikazes qaedistes contre un centre de recrutement et de commandement de l'armée irakienne à Bagdad. Une centaine de conseillers militaires américains, affectés en temps normal sur la base de Roussafa, ont contribué à repousser les rebelles et un drone américain a fourni des images en temps réel de l'assaut. «Nos soldats se trouvaient là et ont riposté», souligne le général Buchanan. Si le niveau général des violences a considérablement chuté depuis les années 2006-2007, quand le pays semblait sur le point de basculer dans une guerre civile et religieuse, entre chiites et sunnites, l'armée américaine estime que l'Irak est encore le théâtre d'une quinzaine d'attaques quotidiennes. Commandant des forces spéciales américaines chargées de la formation et de l'entraînement de l'armée irakienne, le colonel Mark Mitchell détaille les procédures qui encadrent cette mission. Dans le cas d'un assaut contre une cache d'insurgés, explique-t-il, les Irakiens préparent et commandent l'opération. Les Américains se tiennent, eux, en retrait, observent, conseillent et supervisent l'assaut. En liaison avec les Irakiens, ils peuvent commander un appui aérien, comme à Bakouba, ou fournir une assistance technologique - des images des ennemis filmées par des drones par exemple, comme lors de l'assaut contre le centre de commandement de Roussafa, à Bagdad. Mais ils ne pénètrent dans les lieux qu'une fois le secteur sécurisé par les Irakiens. «C'est le modèle Dark Vador. Les soldats de l'empire donnent l'assaut, sécurisent la cible. Et une fois que tout est sécurisé, alors seulement Dark Vador entre et parade», ajoute le colonel Mitchell.