C'est aujourd'hui que s'ouvrent les travaux du conseil d'orientation du Haut-Commissariat au développement de la steppe (HCDS), à M'sila. Ce conseil, présidé par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, est composé de 21 autres membres de plusieurs secteurs, notamment ceux directement concernés par le développement de la steppe (ressources en eau, finances, régulation et développement des productions agricoles…). À l'ordre du jour de la rencontre, qui se tient tous les 2 ans, le bilan des programmes de développement de la steppe réalisés entre 2002 et 2005, le programme d'investissement de l'année en cours, l'étude du projet de “réaménagement du statut” du HCDS et enfin les programmes complémentaires de développement des hauts-plateaux et des wilayas du Sud. La steppe algérienne s'étend sur une superficie de 32 millions d'hectares et concerne une vingtaine de wilayas, dont Djelfa, Laghouat, M'sila, Médéa et Tiaret. Cela représente concrètement 9% de l'espace menacé par la désertification. La steppe constitue un territoire vital pour la population de cet espace, estimée à plus de 7,2 millions d'habitants, soit plus du tiers de la population globale. La majeure partie des 7 millions d'habitants tire ses revenus de la pratique de l'élevage de moutons et de brebis essentiellement, estimés officiellement à 15 millions de têtes et officieusement à 18 millions, voire 30 millions de têtes. Cette activité (élevage) participe, selon le Haut-Commissariat à raison de 35 à 40% dans la production agricole nationale. Ce qu'il faut retenir, c'est que la steppe a traversé des moments difficiles, le dernier en date est la décennie de sécheresse. Elle a connu une grande dégradation des parcours naturels, l'érosion des sols (arides et semi-arides) et une mauvaise répartition des points d'eau d'abreuvement du cheptel. Cette situation a entraîné donc la détérioration des conditions de vie des populations, provoquant l'exode vers les pôles urbains et les régions du nord. Ce n'est qu'en 1981 (décret n°81-337 du 12/12/81) que le HCDS a été créé, se plaçant comme “une alternative” aux éleveurs. La stratégie de développement de la steppe allait s'inscrire par la suite dans le cadre du plan national de développement agricole et rural (PNDAR). Dans un premier temps, en 1994-1995, les opérations ont été menées à “une échelle moyenne”. Ce n'est qu'à partir de 2000, et grâce au renforcement de moyens, que le HCDS a commencé à intervenir au niveau de plusieurs wilayas. À la fin 2005, 918 périmètres d'intensification fourragère ont été mis en place, pour créer 918 ouvrages de déviation et d'épandage des eaux des crues totalisant 410 000 ha irrigués. Quoique la steppe soit pauvre en eau souterraine, elle est néanmoins riche en eau superficielle (pluie). D'après Belkacem Kassimi, le haut-commissaire, 6 934 points d'eau ont été réalisés : le réseau d'abreuvement du bétail est passé de 1 point d'eau pour 6 000 ha à 1 point d'eau pour 2 600 ha. Par ailleurs, quelque 300 000 ha ont été réhabilités par la plantation pastorale. Aujourd'hui, 2,6 millions d'hectares de parcours sont restaurés, selon M. Kassimi, ce dernier a annoncé que le taux de recouvrement des sols (par la végétation) varie entre 30 et 40% et que les effectifs du cheptel ont augmenté de près de 15%. Durant le 1er trimestre, le HCDS a réalisé la mise en défens de plus de 1,9 million d'hectares et la plantation pastorale sur 8 527 ha. Près de 20 000 ha de superficie potentielle à l'agriculture ont été irrigués et quelque 274 points d'eau ont été réhabilités, réalisés ou équipés, pendant cette période. La désertification recule dans la steppe algérienne, mais le processus d'irréversibilité n'est pas encore atteint. Devant l'ampleur de la tâche, dont les effets sont multiples (stabilisation des populations, croissance économique…), le Haut-Commissariat a bénéficié d'un meilleur budget, 7 milliards de dinars annuellement, pour la période 2006-2009. H. A.