, Depuis le sommet de Rio, les plus sceptiques disent que l'on n'avance pas rapidement et les réalistes s'estiment heureux en précisant que l'on peut mieux faire. L'essentiel c'est la prise de conscience. Elle n'est pas encore généralisée mais elle est là, et c'est l'essentiel pour la majorité des 194 pays signataires de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Luc Gnacadja, en visite depuis le 5 octobre en Algérie, est un fier militant pour la défense de l'idée du réinvestissement des zones potentiellement favorables à la désertification. En Algérie, il a trouvé un climat favorable pour la lutte contre la désertification qu'il n'omettra pas de souligner à chaque fois que l'occasion se présente. «L'Algérie est un pays «précurseur» en matière de lutte contre la désertification. Elle l'a toujours été, puisqu'après le barrage vert, elle continue de lutter contre la désertification à travers un large programme de reboisement et surtout d'aide aux populations pour réinvestir les zones perdues», dira-t-il. Lors du deuxième jour de sa visite, M. Gnacadja a eu à discuter avec les opérateurs venus de l'intérieur du pays pour partager avec lui leurs expériences. A l'hôtel Moncada, mercredi, il a visité les différentes expositions des institutions dépendant du ministère de l'Agriculture et d'autres toutes engagées dans la lutte contre la désertification et suivi avec attention les explications. Le plan national de reboisement retiendra son attention ainsi que la sauvegarde des espaces humains dans le Sahara telles les arganeraies de la Saoura et les palmeraies des Oasis qu'il découvrira avec le Haut-Commissariat au développement de l'agriculture saharienne. Les poches de résistance à l'hégémonie du désert sont les oasis et c'est pour cela que toute l'attention est accordée au patrimoine phoenicicole et à la vallée d'Oued Righ. En visitant l'exposition et en suivant l'exposé de l'animateur du stand de l'Onid, l'Office national des irrigations et des drainages, il appréciera les efforts et l'ingéniosité dans le domaine de la récupération des eaux usées et des systèmes de drainages des eaux des nappes phréatiques et de leur réutilisation pour l'irrigation. C'est au stand de l'Asal, Agence spatiale algérienne, qu'il découvrira les photos comparatives de 1986 et 2009 qui mettent en exergue l'évolution des travaux de récupération des espaces au niveau de la steppe ; ce sont plus de 2,5 millions d'hectares qui ont été récupérés. C'est ce qui facilitera les explication du haut-commissaire du développement de la steppe ; l'hôte onusien passera beaucoup de temps à écouter les explications, il posera aussi des questions précises pour tout ce qui a retenu son attention. Il reprendra des exemples le lendemain lors de la conférence qu'il animera à la résidence El-Mithaq devant un panel d'ambassadeurs. Il dira, entre autres, que les indices de vérification et de contrôle des programmes de lutte contre la désertification sont au nombre de onze au niveau universel et nous remarquons qu'en Algérie, ils sont plus importants, et c'est ce qui est en train d'assurer la mise en pratique de la démarche en plus de tous les moyens de contrôle. Il dira : «Aujourd'hui, je vois que les techniques les plus modernes, telles que les techniques spatiales, sont mises à contribution pour faire avancer la lutte contre la désertification, en impliquant les populations locales. Les résultats sont très appréciables.» Il étayera son intervention par un exemple que tous apprécieront : «A Copenhague, les priorités étaient différentes, il y a ceux pour qui la disparition de l'ours blanc était inquiétante et ceux d'Afrique dont la priorité est la survie de l'homme.» L'Algérie, présidente du groupe Afrique depuis la neuvième conférence, cédera son poste à un autre pays africain en 2011, en Corée du Sud.