, Sujet de l'heure, le procès des non-jeûneurs qui a fait couler beaucoup d'encre et suscité des indignations, a fait réagir le Dr Bouamrane, président du Haut conseil islamique (HCI). Interrogé hier en marge de la rencontre sur la «religion et modernité dans le monde musulman» , ce dernier a estimé que la Constitution algérienne garantit la liberté du culte mais l'individu devrait respecter la majorité.» Et d'ajouter que «ces deux jeunes sont de confession chrétienne et le juge a prononcé un non-lieu.» A rappeler dans ce contexte que le juge du tribunal de Aïn El Hamman en Kabylie a prononcé un non-lieu car «aucun article ne prévoit de poursuites dans un tel cas de non-jeûne durant le Ramadhan» et non en raison de leur confession. Les deux ouvriers chrétiens Hocine Hocini et Salem Fellak, avaient été interpellés durant le Ramadhan à Aïn El Hammam pour ne pas avoir respecté le jeûne, le mois dernier. Ils avaient été jugés pour «atteinte à un précepte de l'islam» et le procureur avait requis trois ans de prison ferme. Invité, par ailleurs, à se prononcer sur le procès des quatre chrétiens poursuivis pour le chef d'inculpation d'«ouverture d'un lieu de culte sans autorisation», le conférencier a affirmé que la décision revient à la Justice et «s'ils ont l'agrément, ils peuvent travailler le plus normalement du monde, si le contraire est avéré, il n'ont qu'a accepter le verdict», a-t-il ajouté. Prévu dimanche 26 septembre au tribunal correctionnel de Larbaâ Nath Irathen, wilaya de Tizi Ouzou (Kabylie), ledit procès, faut –il le rappeler avait été encore une fois reporté. L'affaire remonte au début du mois d'août dernier. La presse nationale a rapporté que les quatre personnes ont été interpellées par la police alors qu'elles célébraient leur culte hebdomadaire. Présentées devant le procureur, elles ont été mises en examen pour «exercice illégal de culte.» Des membres de l'Eglise protestante d'Algérie (EPA), ont récusé ce grief : «Nous avons agi dans le cadre réglementaire. C'est d'autant plus vrai que notre organisation travaille avec un agrément en bonne et due forme.» Evoquant la désignation du Mufti de la République, le Dr Bouamrane a indiqué que le dossier est sur le bureau du président de la République. Revenant à la rencontre, l'intervenant qui a donné un aperçu sur l'âge d'or du monde arabo-musulman, a expliqué que toutes les grandes civilisation ont connu leur décadence à un certain moment, «la civilisation romaine n'a laissé derrière elle que ruines. La civilisation grecque nous a légué la philosophie. L'empire musulman dominait la médecine au Moyen Âge grâce à des personnages comme Avicenne, auteur de la monumentale encyclopédie médicale Qanûn, et beaucoup de livres de cette époque-là ont été traduits dans plusieurs langues. Aujourd'hui, ils nous traitent d'immobiles et fanatiques, nous leurs disons que les sociétés dans tous les pays arabes ont subi des mutations et dans l'habillement et dans les modes de communication.» Et d'ajouter «qu'il y a des états et non des peuples sous-développés.» M. Bouamrane a expliqué, dans la foulée, qu'une minorité fanatique se retrouve dans tous les pays du monde et ce n'est pas l'apanage des pays musulmans. «La guerre civile en Irlande entre protestants et catholiques a duré 25 années et personne n'a parlé de terrorisme, de même qu'au Srilanka, alors qu'ils nous définissent le terme terrorisme !», a-t-il conclu.