Photo : Lylia M. Sujet de l'heure, l'abolition de la peine de mort suscite diverses réactions. Contrairement à ceux qui plaident pour son abolition, à l'image du juriste Maitre Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, Docteur Cheikh Bouamrane en tant que président du Haut Conseil islamique, estime qu'il faut tenir compte des règles claires édictées dans le Coran, allusion faite à la loi du Talion. M. Bouamrane a souligné hier lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des publications du Conseil, que toutes décisions concernant l'abolition de la peine de mort doit être étudiée à tous points de vues. «Les crimes ne sont pas tous passibles de la peine de mort. Il faut que chaque jury distingue entre les circonstances entourant chaque acte criminel. Il y a des crimes prémédités à l'exemple de celui qui viole une femme et la tue ou tue un enfant. Lesquels sont passibles d'exécution», a souligné Dr Bouamrane, estimant qu'il y a des crimes où la peine de mort est d'office prononcée. Quand le crime est atroce, cette sentence est une délivrance pour son auteur. En Algérie, comme dans bon nombre de pays musulmans, la peine de mort n'est pas à supprimer dans la législation étant donné l'insistance de la Chariaâ sur cette question. A cet effet, le conférencier estime que la Charia édicte des chapitres que l'on ne peut transmuer aisément. Dans le cas de l'abolition de la peine de mort, l'idéal serait, de traiter chaque crime à travers son contexte. Le Conseil étudie encore cette question. Il exprimera sa position le moment venu. Quant à la transplantation et greffes d'organes, le conférencier a souligné que la problématique fait l'objet d'«Ijtihad». Evoquant la désignation du Mufti de la République, Dr Bouamrane a déclaré que la décision revient au Chef de l'Etat. L'ISLAM ET LES SCIENCES RATIONNELLES Le Haut Conseil islamique organisera à partir du 24 mars à Alger un colloque international sur l'Islam et les sciences rationnelles. Cette rencontre qui verra la participation d'éminents théologiens, se veut une réponse à tous ceux qui tentent de porter atteinte à l'Islam, dont les fidèles ont été - les Européens le reconnaissent d'ailleurs - les précurseurs de plusieurs disciplines, transmises en Europe médiévale. Les participants se constitueront en quatre grands groupes de travail. Le président du HCI, docteur Cheikh Bouamrane, l'a annoncé, hier, lors de la présentation des dernières publications du Conseil. Lesquelles s'intéressent à de nombreuses études sur l'unité islamique, la portée et la dimension du Coran, les causes de la régression des musulmans, la jeunesse entre l'authenticité et leur adaptation au monde actuel… Le Conseil éditera prochainement le guide des publications.