Le président du Haut Conseil islamique (HCI), Cheikh Bouamrane, s'est félicité, hier, de la suppression de la « Star Academy » de la grille des programmes de l'ENTV. Approché en marge de l'installation du conseil d'administration du projet de la grande mosquée d'Alger, le président du HCI a estimé que « connaissant Hamraoui Habib Chawki, qui n'est pas docile, il est certain qu'il a reçu une instruction », a-t-il confié sans trop savoir qui était l'auteur de l'instruction. Interrogé sur la déclaration de Bouguerra Soltani, selon laquelle c'est le président de la République lui-même qui aurait intimé l'ordre au directeur de la télévision d'arrêter le programme, M. Bouamrane a eu cette réponse : « Lui, il fait de la politique ; c'est de l'opportunisme ! » Pour autant, le président de l'institution consultative considère la décision comme salutaire dans la mesure où « Star Académie est loin d'être un spectacle artistique, mais bel et bien un abus des bonnes mœurs de notre société ». Cheikh Bouamrane estime que ce programme, diffusé depuis plus d'un mois en prime time, « ne tient pas compte de la sensibilité et de la pudeur familiale et qu'il a dépassé les limites du tolérable ». Interrogé s'il a saisi la Présidence à ce sujet, notre interlocuteur affirme que cela ne relève pas de ses prérogatives. Il déclare, néanmoins, avoir fait une « mise au point salée » à l'ENTV à travers la presse. « La télévision nationale, financée par les Algériens, ne doit pas passer n'importe quoi à n'importe quel moment ! », s'indigne-t-il. Le ministre des Affaires religieuses, rencontré également à la même occasion, s'est contenté de souligner : « Moi, je n'en sais rien, j'étais au hadj (pèlerinage). » Au chapitre des caricatures blasphématoires à l'égard du Prophète Mohamed (QSSSL), le président du HCI déclare percevoir le retour « de la discrimination raciale à l'égard du musulman ». Pour lui, ces dessins voudraient accréditer l'idée « baroque » selon laquelle l'Islam, c'est le terrorisme. Et de répondre : « C'est faux ! Notre religion condamne la violence, mais elle est, malheureusement, la moins protégée de toutes les religions du monde. » Cheikh Bouamrane soutient qu'en France, il y a des lois qui condamnent quiconque oserait remettre en cause l'holocauste, par exemple, alors que l'on se permet de caricaturer le Prophète en toute impunité. La liberté d'expression ne devrait pas, à ses yeux, justifier de tels blasphèmes.