Certains campagnards s'installent en ville pour une raison ou pour une autre : la scolarité des enfants ou un travail dans la ville. Des milliers de familles nombreuses s'établissent en ville pour rien. Elles n'ont ni enfants à l'école ni métier, encore moins de travail fixe ou local commercial. Elles sont seulement des consommatrices qui ont laissé leurs terres pour rester les bras croisés et suivre le va- et-vient. Elles ont quitté la pureté de la campagne pour la pollution de la ville. Elles construisent des maisons n'importe où et n'importe comment. Un exemple parmi tant d'autres, le quartier de la Zaouïa, une sorte de montagne pleine d'habitations. Là-bas, il y a une région baptisée «Le barrage» créée par le colonialisme français pour montrer qu'aucune vie n'est possible après ce barrage. Voilà qu'aujourd'hui, cette zone est prise d'assaut par des milliers de ruraux. Preuve de l'ampleur de l'exode rural. Certains campagnards qui sombrent dans la délinquance se lancent avec leur progéniture dans tout genre de trafics entre autres le trafic de drogue. D'autres dans la prostitution alors qu'ils étaient dans leurs douars bien respectés, dignes et préservés, et en très bonne santé. Autrefois, ces campagnards étaient agriculteurs. Autrement dit, nos producteurs aujourd'hui ne sont que des consommateurs, des citadins qui consomment les produits qu'ils ne produisent plus et qu'on importe d'ailleurs.