De son côté, la représentante des Etats-Unis au Conseil de sécurité, Susan Rice, a critiqué l'opposition libanaise sans la citer en qualifiant sa position sur le TSL «de tentative pour entraver» son travail. Des critiques accompagnées d'une enveloppe financière de 10 millions de dollars, dégagée pour faciliter l'enquête du TSL sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafik Hariri. «Les efforts pour discréditer, entraver ou influencer le travail du tribunal ne doivent pas être tolérés», a souligné Susan Rice. Des propos tenus au moment où le TSL s'apprête à porter des accusations contre des membres du mouvement de résistance Hezbollah. La visite du chef de la diplomatie française, qui s'achève aujourd'hui, durant laquelle il a rencontré le président libanais, le Premier ministre, ainsi que le président du Parlement, vient «marquer l'appui de la France au gouvernement d'union nationale de Saâd Hariri et aux institutions libanaises», selon Christine Fages, porte-parole adjointe du ministère. Par ailleurs, la capitale libanaise semble se prépare à être le théâtre de ballets diplomatiques dans les prochains jours, surtout après l'appel «au boycott» du TSL lancé par le Hezbollah et les déclarations de Walid Jamblatt relatives à la nécessité d'un dialogue responsable entre Hassen Nasrallah et Saâd Hariri. Par ailleurs, les violations multiples du ciel libanais par l'armée israélienne n'ont pas été, pour autant, au centre des préoccupations du ministre français. Cela étant, le responsable du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a averti, mardi dernier, que «l'éventuelle mise en cause de son parti par le TSL pourrait conduire à une explosion dans le pays». Susan Rice a soutenu, mercredi, que le TSL pouvait «contribuer à dissuader toute nouvelle violence et mettre fin à une ère tragique d'impunité pour les assassinats politiques au Liban», ajoutant que «jusqu'à ce que le Liban soit capable de mettre en œuvre cela, il sera très difficile de garantir la paix et la stabilité auxquelles tous les Libanais ont droit». La rencontre tripartite entre les présidents Michel Sleiman, Bachar El-Asad et le Roi d'Arabie saoudite, vise à prémunir la scène libanaise des risques induits par les tensions suscitées par la non-prise en compte par le TSL des vrais faux témoins dans l'assassinat de Rafik Hariri, alors que le rapport du premier procureur Detlev Mehlis, dans sa recherche de la vérité, a pointé d'un doigt accusateur Damas.