Sur invitation du gouvernement algérien, Mme Rashida Manjoo, rapporteuse spéciale des Nations unies, présente depuis le 31 octobre dernier en Algérie, a donné, hier au siège de l'APS, un petit aperçu sur son rapport sur la violence contre les femmes en Algérie. L'intervention de Mme Manjoo a été concise sous prétexte de regagner son pays d'origine. En somme, elle a reconnu que notre pays affiche une volonté pour le respect des déclarations internationales sur les droits de l'Homme, mais a mis l'accent, toutefois, sur le manque de visibilité, de l'absence de statistiques et de services spécialisés pour la prise en charge de différentes violences recensées en Algérie. Tout en s'appuyant sur le rapport fait par son prédécesseur en 2007 et les statistiques de 2002, et en réitérant les recommandations avancées dans le précédent rapport, l'oratrice a appelé à l'adoption par l'Etat algérien de législations spécifiques et la mise en place de mécanismes constitutionnels capable de mettre un terme à toute forme de violence. Interrogée sur le rôle joué par le mouvement associatif dans la rédaction de son rapport, la rapporteuse des Nations unies, a fait savoir «qu'aucun obstacle n'a été dressé afin de prendre attache avec le mouvement associatif, un travail qui s'est fait au sièges des associations ou dans les hôtels pour la sécurité des victimes de la violence». Mme Manjoo préconise, dans ce contexte, une synergie entre l'Etat et la société civile afin de combattre ce fléau. «Les Algériens ont besoin de débattre de ce phénomène et de choisir une solution commune, la démarche multisectorielle pourrait être une solution. Un partenariat public-privé est exigé. L'Etat peut apporter des remèdes, c'est son obligation», a-t-elle soutenu. Interrogée sur les formes de violence rencontrées, l'oratrice a indiqué que différentes formes sont enregistrées : violence domestique, harcèlement sexuel en milieu professionnel, violence au sein de la famille et dans la rue. A la question relative aux femmes victimes de viol à Hassi Messaoud, Mme Manjoo a indiqué que les informations en sa possession sont contradictoires, mais elle promet, toutefois, d'aller plus loin dans sa recherche et les conclusions finales seront mentionnées dans le rapport. A souligner, enfin, que le même rapport sera présenté au Conseil des droits de l'Homme à Genève, en juin 2011.