Dans la même déclaration, il est précisé que «les difficultés entravant les travaux sont relatives à la nature difficile du sol caractérisant le tronçon traversant la wilaya Tarf au niveau du mont de Bouzegza». Tout un chacun dans cette région frontalière avec la Tunisie qu'est Tarf, a beau cherché le mont Bouzegza, nul n'a pu le localiser car n'existant pas. Le seul connu étant situé du côté des gorges de Palestro. Comme l'on a beau chercher dans la même wilaya de Tarf une autoroute achevée à 92% et même à «75% sur une partie dudit tronçon», rien. Et à moins qu'il y est un autre Tarf, on est en droit de se poser des questions sur les affirmations du premier responsable des Travaux publics. En fait, la réalité du terrain est tout autre. C'est le cas de le dire au vu de l'absence totale de toute activité au niveau des différents chantiers de ce tronçon d'autoroute long d'un peu plus de 90 km avec un tracé qui va de Dréan jusqu'à El Kala en passant pas la localité de Kbouda, située entre Sidi Kaci et le Lac des Oiseaux. Là justement où est implantée la base vie de la société japonaise Cojaal réalisatrice de ce tronçon. Absence que bon nombre d'observateurs imputent à un bras de fer entre le ministère des Travaux publics et la société nippone. Ce que semble confirmer l'important retard enregistré dans la réalisation de cette infrastructure routière prévue dans le cadre de l'autoroute Est-Ouest. Il est incontestable que ce tronçon de Tarf suscite depuis des mois le plus d'interrogations. En effet, en privé comme en public on ne parle que de ce retard dans la matérialisation de ce projet qui, achevé, devrait servir de facteur de relance économique de l'ensemble de la région. Ce sont les mêmes questions que se posent les habitants de part et d'autre de la bande frontalière algéro-tunisienne. Ne sont-ils pas concernés par les quelques dizaines de km d'autoroute appelée à être raccordée avec le même type d'infrastructure routière en territoire tunisien ? Cette situation est aggravée par le black-out total sur les informations relatives à l'état d'avancement de ce tronçon. Pourtant, les travaux avaient été lancés en même temps que ceux de Annaba, Skikda, Constantine, Sétif. Et si dans ces wilayas et beaucoup d'autres à l'Est et à l'Ouest, les procès-verbaux de réception des travaux se multiplient avec, dans plusieurs régions, la mise en exploitation de l'autoroute, à Tarf on est loin des prévisions. Selon des sources fiables, l'état d'avancement des travaux sur le tronçon de Tarf est à moins de 50% de ce qu'il devrait être. Certains observateurs vont jusqu'à dire que l'entreprise japonaise Cojaal en charge de sa réalisation n'a jamais démontré une réelle volonté pour mener à bien le projet. Il est même précisé que ses responsables seraient à l'origine de moult perturbations créées pour provoquer de nombreuses et intermittentes suspensions de travaux. La plus importante a entraîné l'arrêt des chantiers durant des semaines. Elle avait été générée par l'opposition des écologistes de la région de permettre à l'autoroute de traverser le parc national d'El Kala. Cependant, tout paraissait être rentré dans l'ordre au lendemain de la visite du projet par Amar Ghoul, ministre des Travaux publics. Pas pour longtemps puisque quelques mois après, c'est au tour des travailleurs de débrayer pour non-paiement de leurs arriérés de salaires de plusieurs mois. On avait cru que ce problème serait rapidement réglé par l'employeur Cojaal et que les travaux de réalisation allaient reprendre à une cadence normale. Ce ne sera pas le cas puisque confrontée à des difficultés financières, Cojaal entama une importante réduction de ses effectifs. Ce qui n'a pas tardé à se répercuter négativement sur l'état d'avancement des travaux de réalisation. Même si les représentants de l'Agence nationale de l'autoroute sont restés injoignables et que les représentants de la société japonaise Coojal se sont refusés à toute déclaration, les techniciens et travailleurs ont affirmé que le tronçon de l'Autoroute Est-Ouest dans la wilaya de Tarf, est très en retard par rapport aux délais de réception prévus. La situation pourrait changer dans les prochains jours avec l'arrivée de la société Cojima, une autre société nippone en remplacement de Coojal déclaré défaillant. Faut- il croire qu'avec ce changement, le tronçon en question sera achevé en même temps que ceux de Annaba, Skikda, Guelma, Constantine actuellement à 75% des travaux à réaliser y compris en ce qui concerne les ouvrages d'art ? Pour les spécialistes des travaux publics, quels que soient les moyens qu'elle engagera, la Cojima sera dans l'impossibilité de compenser l'important retard enregistré jusqu'ici.