Adam Smith est le premier véritable économiste connu dans l'histoire. Sa théorie est la théorie classique, au fondement du courant économique libéral. Le théoricien… Adam Smith est né en 1723 à Kirkcaldy en Ecosse. Son père décède seulement deux mois après sa naissance. Très doué pour les études, Adam Smith quitte la maison familiale pour étudier à Glasgow de 1737 à 1740. Ensuite, il part étudier à l'Université de Oxford. Mais la prestigieuse université, à l'époque, n'a pas le même éclat qu'aujourd'hui. Il manque, d'ailleurs de se faire renvoyer pour la lecture d'un ouvrage du philosophe David Hume. Adam Smith se forme au gré de ses lectures et voue une véritable passion à la philosophie. En 1751, il obtient la chaire de logique de l'Université de Glasgow puis celle de philosophie morale. Sa notoriété franchit les frontières en 1759. Il publie la Théorie des sentiments moraux qui cherche à comprendre comment un individu égoïste peut prendre des décisions collectives dans certaines situations. En 1764, il va parcourir l'Europe, notamment la France. Il y fait de nombreuses rencontres telles que Voltaire ou François Quesnay, fondateur de l'école de physiocratie. Puis, Adam Smith s'attelle à écrire un important un ouvrage économique. Dix ans de travail lui seront nécessaires pour rédiger De la richesse des nations. Ce livre fera de lui après sa mort le père du libéralisme économique. Cet ouvrage reprend certaines de ses thèses philosophiques. Le concept de «Main invisible» est inventé et désigne l'existence d'un équilibre naturel du marché économique malgré la non-convergence des intérêts individuels. Adam Smith décèdera le 17 juillet 1790. Plus connu de son vivant pour ses travaux philosophiques, ses théories économiques ne seront réellement appréciées ou critiquées qu'aux périodes suivantes. Il avait réussi à réunir la pensée de dizaines d'auteurs qu'il synthétise et modifie pour rendre l'ensemble cohérent avec sa propre pensée. … et son œuvre magistrale, De la richesse des nations Le livre magistral d'Adam Smith, est souvent présenté comme l'ouvrage fondateur de la littérature économique moderne. Il déborde pourtant ce cadre, et trace une histoire, économique et sociale, de l'évolution historique des nations. Selon lui, «dans chaque pays, le principal objet de l'économie politique consiste à accroître la richesse et la puissance du pays». L'ouvrage est divisé en cinq livres. Le premier étudie les «causes du progrès des puissances productives du travail», et la façon dont les produits du travail se répartissent parmi la population. Le livre II est consacré au processus d'accumulation du capital. Le livre III est un résumé historique de l'évolution du progrès de la richesse des nations, depuis l'Empire romain. Le livre IV est une critique des théories mercantilistes. Enfin, le cinquième et dernier livre traite des finances publiques. Le grand théoricien libéral pense que l'économie est régie par la loi du marché, la loi de l'offre et de la demande. Une sorte de balance entre ceux qui vendent et ceux qui achètent : la rareté d'un bien fait sa valeur. Ainsi, s'il y a plus de gens à vouloir acheter, qu'à vouloir vendre un produit, le prix de ce produit augmente. Au contraire, le prix du produit baissera quand il y aura plus de gens voulant le vendre que l'acheter. Selon Smith et les libéraux, le marché s'autorégule et, à long terme, s'équilibre tout seul sur un prix parfait des produits, le prix d'équilibre. Smith pense que chaque personne en agissant pour son intérêt propre va dans l'intérêt collectif. Il prend l'exemple du boucher. Ce dernier fournira toujours la meilleure viande possible à ses clients, au meilleur prix. Pourquoi ? Tout simplement, parce qu'il conservera ainsi ses clients, et pourra en gagner de nouveaux. Smith pense qu'il en va ainsi pour toute l'économie : chacun pour vendre sa marchandise au plus grand nombre de clients possibles, la fournira dans la meilleure qualité et le meilleur prix possible. Smith utilise le terme de «main invisible» : puisque ainsi les gens en agissant pour leur intérêt propre, agissent en même temps pour l'intérêt collectif, c'est comme si une main invisible régissait le marché pour qu'il fournisse toujours les meilleurs prix possibles. Cependant, il arrive parfois où le prix réel est supérieur au prix d'équilibre normal, ce qui génère un déséquilibre néfaste pour l'économie, l'emploi… Car il arrive qu'une entreprise soit en situation de monopole. Or, comme le vendeur n'a plus de concurrence, il peut augmenter les prix comme il lui plaît, puisque les clients ne peuvent acheter ailleurs. Smith pense que la meilleure économie possible est celle qui permet et stimule le maximum de concurrence. Mais cette économie de concurrence préconisée par Smith peut être critiquée et mal vue. En effet, tout faire pour une vraie économie de concurrence signifie que l'Etat ne doit plus intervenir dans l'économie pour aider des entreprises en difficulté, et ne doit plus aider ou diriger des entreprises en monopole. Faut-il aider les entreprises mises en difficultés par la concurrence, et si oui, dans quelle mesure ? C'est la principale question que l'on peut opposer à la théorie libérale en ce sens. Certes, cela mettrait en partie à mal l'équilibre des prix, en mettant à mal l'économie de concurrence pure et parfaite, mais dans les cas criants de crises économiques, l'Etat doit-il interférer dans l'économie, au risque dans un premier temps de déséquilibrer le marché, et les prix ? Smith et les libéraux pensent que non. Cependant, il reste conscient que certaines choses ne seront jamais financées par les entreprises, car jamais rentables à court terme. Il pense que l'Etat, avec les fonctions régaliennes (armée, police, justice), doit s'occuper du financement de l'éducation, d'une partie de la science, et des infrastructures (ponts, routes…). Car, ces choses, seul l'Etat peut les financer, dans le cas où elles vont dans l'intérêt collectif, elles ne vont presque jamais dans l'intérêt des entreprises (manque de rentabilité à court terme). Les libéraux et Smith fixent l'intervention de l'Etat dans ces secteurs, et luttent contre ses interventions économiques pour préserver l'équilibre du marché et la concurrence