Au XXe siècle, le dopage est réapparu avec force dans le sport de haut niveau notamment. La devise olympique «Toujours plus haut, toujours plus fort, toujours plus vite» n'a, certes, pas manqué de fasciner beaucoup de sportifs. Tous veulent atteindre cet idéal et se surpasser. La performance n'est-elle pas le but recherché par la préparation du sportif aux compétitions nationales et internationales ? N'accédant pas naturellement à la performance, l'attrait de la gloire et surtout de l'argent a poussé certains athlètes à vouloir dépasser leurs limites physiques en ayant recours à des artifices. Les sportifs ne sont pas les seuls mis en cause ; il semblerait que certains athlètes aient recours à des produits prohibés, soit avec l'«aide» de leur entraîneur ou de leur médecin, soit sur leur conseil, et ce, bien entendu, en prenant le risque de porter gravement atteinte à leur intégrité physique. Cette situation malsaine, contraire à l'éthique sportive, d'une ampleur sans précédent, a amené certaines organisations internationales et les instances sportives à réagir. Dans un premier temps, des colloques ont été organisés pour étudier le dopage et pour le définir. Dans un second temps, on a inséré dans les règlements des fédérations sportives des dispositions interdisant le dopage ainsi que des sanctions pour tout manquement à ces dispositions. Enfin, des contrôles antidopage ont été instaurés. La commission médicale de Comité international olympique (CIO) a pris la tête du mouvement en établissant des règlements et en mettant au point une liste des produits dopants. Des contrôles inopinés sont effectués sur certains athlètes. Cette devise est dialectiquement opposée à l'idée de tricherie qui est à l'origine du dopage. Que ce soit au niveau national ou au niveau international, un important arsenal juridique a été mis au point pour lutter contre le dopage. Qu'en est- il de son efficacité ? Qu'est-ce que le dopage ? L'inquiétude au niveau international s'est manifestée à travers l'organisation de colloques. S'en sont suivis tout un arsenal juridique et des mesures ponctuelles prises par le CIO et appliquées par les fédérations nationales. L'intérêt que suscite le dopage est certain du fait qu'il constitue un fléau dans le domaine du sport. Au niveau international, des congrès, colloques, chartes et conventions ont inscrit le dopage au centre de leurs préoccupations. Lors du premier colloque européen qui s'est déroulé les 25, 26 et 27 janvier 1963 à Uriage, le dopage a été défini, pour la première fois, comme suit : «Est considérée comme doping l'utilisation de substances et de tout moyen destiné à augmenter artificiellement en vue ou à l'occasion de la compétition les possibilités physiques et qui peut porter préjudice à l'éthique sportive et à l'intégrité physique et psychique de l'athlète.» La convention internationale contre le dopage dans le sport faite à Paris le 18 novembre 2005 stipule en son article 9 : par «dopage dans le sport», on entend un cas de violation des règles antidopage. Au niveau national, des lois anti-dopage ont été promulguées. La loi française du 23 mars 1999 définit le dopage en son article 17 : c'est «l'utilisation par les sportifs, au cours des compétitions et manifestations sportives organisées ou agréées par les fédérations sportives ou en vue d'y participer, de certaines substances ou procédés interdits». Le laboratoire de lutte contre le dopage doit être en mesure de réaliser des contrôles antidopage sur les sportifs et sur les animaux (championnat d'équitation). L'élastine polyuréthane introduite dans la natation pourrait modifier les performances des nageurs et il semblerait que les deux tiers des records mondiaux aux jeux Olympiques sont dus aux costumes. En avril 2009, Bousquet a enregistré le meilleur résultat par rapport aux années précédentes. En plus des matériaux des équipements qui ont changé les performances, il y a des procédés comme, par exemple, insuffler de l'air dans les intestins des nageurs. Il en est de même pour les bateaux à voile où l'on utilise la troisième génération de matériel et des nouvelles matières ainsi que pour le ski. Il n'est pas blâmable d'augmenter les performances en ayant recours à des matériaux pour améliorer les équipements ; en revanche, porter atteinte à l'intégrité physique des athlètes en agissant sur leur corps est contraire à l'éthique sportive. En fait, les produits, les substances ainsi que les techniques de dopage ne cessent de se diversifier et de se sophistiquer au point qu'il sera de plus en plus difficile de les détecter. Toutes ces définitions ne rendent pas vraiment compte de ce phénomène complexe et versatile qu'est le dopage. En premier lieu, le dopage n'est pas l'apanage des seuls sportifs, il concerne également les animaux, notamment les chevaux dans le cadre des compétitions équestres et les chiens dans les courses de traîneau Le législateur algérien n'a pas défini ce qu'il faut entendre par «dopage ». Si les cas de dopage ne sont pas nombreux (cinq cas avérés depuis les jeux Olympiques de 1997), certains sportifs ont «une conduite dopante» qui n'est pas superposable à celle de «dopage». Ils utilisent des produits qui ne figurent pas sur la liste des substances interdites. Cette déviance se prête mal aux contrôles et, par conséquent, aux sanctions. Elle devrait être combattue par l'éducation et la prévention. Définir correctement ce qu'il faut entendre par «dopage» n'est pas aisé compte tenu de la rapidité avec laquelle les laboratoires pharmaceutiques mettent au point de nouveaux produits dopants pas du tout susceptibles d'être contrôlés. Le CIO ne propose pas non plus de définition officielle de référence. Il se borne à publier une liste, qui est régulièrement mise à jour, des produits et des pratiques interdites. (A suivre) Me Zoulikha Gadouche, avocate à la cour d'Alger chargée de cours à l'Université d'Alger