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La malédiction du «Pot belge»
L'usage des stéroïdes anabolisants se banalise
Publié dans La Tribune le 20 - 07 - 2008

L'actualité française de la petite reine est toujours propice pour évoquer le «petit déjeuner du champion». Le Tour de France, boucle sportive la plus prestigieuse et la plus difficile du monde, charrie depuis longtemps, de manière régulière et récurrente, son lot nauséabond de cas de dopage. Ce «ptidèj» du tricheur est souvent pris par des Robocop, des agents anabolisants qui sont chaque année la honte renouvelée du cyclisme. Mais il n'y a pas que le vélo à être éclaboussé par le scandale des substances dopantes illicites. Bien d'autres sports, où l'argent est loi et où les télévisions font la loi, ont leurs athlètes de la seringue.
Il semblerait que le dopage soit aussi vieux que le plus vieux métier du monde. Les substances censées améliorer les performances des sportifs ont été utilisées durant des siècles dans la médecine traditionnelle dans le monde entier. En particulier, l'usage d'hormones stéroïdes date d'avant leur identification et leur isolement : l'usage médical d'extraits de testicule a commencé à la fin du XIXe siècle, alors que ses effets étaient encore à l'étude. En 1889, le neurologue britannique, Charles-Edward Brown-Séquard, s'est injecté des extraits de testicule de chien et de cochon d'Inde et, après plusieurs piqûres, a signalé à une réunion de pairs scientifiques la variété d'effets «bénéfiques» qu'il en avait tiré. Il aura fallu attendre 1931 pour assister au développement des stéroïdes anabolisants lorsque le chimiste allemand Adolphe Butenandt extrait 15 mg d'androstérone à partir de dizaines de milliers de litres d'urine. Cette hormone est finalement synthétisée en 1934 par Léopold Ruzicka, chimiste suisse de Zurich. Les stéroïdes anabolisants sont utilisés, par ailleurs, en thérapeutique médicale pour stimuler la croissance des os et l'appétit, provoquer la puberté masculine et traiter les situations cachectiques chroniques comme les cancers et le sida.
Celui qui est surnommé aujourd'hui le «Pot belge», c'est-à-dire un mélange pourri de stéroïdes anabolisants, est apparu au tout début des années 70. Les pouvoirs publics et les autorités sportives internationales mirent alors un certain temps à prendre conscience de l'ampleur du problème. Ce n'est donc qu'en 1974 que le Comité olympique international (CIO) et l'IAAF, à l'époque la Fédération internationale amateur d'athlétisme, prennent alors la décision d'interdire cette classe de médicaments, dont la nandrolone, extraite à partir de testostérone. Les premiers tests spécifiques ne seront cependant effectués qu'en 1976 au cours des jeux Olympiques de Montréal. 8 athlètes sont positifs à la métandiénone, un proche parent de la nandrolone. Huit ans plus tard, à Los Angeles, 7 athlètes présentent des traces de métabolite d'androlone dans leurs urines. Il semblerait que, durant la décennie 80, les athlètes auraient moins succombé à la tentation du «Pot belge» ou que tout simplement la vigilance des instances internationale était quelque peu émoussée. Bref répit. Depuis 1990, c'est l'avalanche : le vélo n'est pas le seul incriminé, et on recense des cas dans presque toutes les disciplines : tennis, football, athlétisme, judo, ski, boxe…
«Je rebronzerai une jeunesse veule et confinée, son corps et son caractère, par le sport, ses risques et même ses excès», disait le baron Pierre de Coubertin, dont la devise pour les performers est «citius, altius, fortius», toujours plus vite, plus haut, plus fort. Mais s'il était encore vivant, le père de l'olympisme moderne se révulserait, jusqu'à la nausée, à la simple évocation du «Pot belge» de tous les dangers. Dans ce pot de la honte chimique, plusieurs familles de produits se mélangent et portent des noms à initiales qui sont autant de vocables : HCG, EPO, NESP, DHEA, IGF1, HCG, ou encore des noms fleurant bon la pharmacopée innocente comme hormones peptidiques, corticoïdes, insuline et bêtabloquants. Et si le «petit-déjeuner du champion» s'avérait peu nourrissant, les accros du dopage ont alors recours à d'autres substances, comme les stimulants, les analgésiques, les diurétiques et les narcotiques ou encore à des «compléments alimentaires».
Les dopés, il y en a désormais de célèbres qu'on débusque en pleine compétition, à la faveur d'un contrôle inopiné ou a posteriori. Leur dénonciation publique leur vaudra l'opprobre universel et la perte des titres. La palme de l'indignité revient, toutefois, au cyclisme et à l'athlétisme qui enregistrent le plus grand nombre d'athlètes auto-stimulés ou dopés à leur insu ou «à l'insu de leur plein gré», formule qui sied comme un gant aux tricheurs qui ne s'assument pas. Les autres disciplines, comme le football, ne sont d'ailleurs pas en reste. La balle ronde a, elle aussi, ses pestiférés, comme Fernando Couto Jaap Stam, Edgar Davis et le soupçon pèse encore sur des célébrités mondiales françaises de la Juventus de Turin tels Didier Deschamps et un certain Zinedine Zidane. Loi du genre, le football, l'athlétisme et surtout le cyclisme sont soumis à un certain nombre de contraintes liées à un environnement social, économique, voire politique. Les logiques purement mercantiles sont dominantes. La recherche effrénée du résultat sportif, lui-même encouragé par la course à l'audimat des télévisions qui veulent capter le plus d'annonceurs, contribue encore plus à la création du cercle infernal du dopage. Un sage a dit un jour : «Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d'y rester.» Les légionnaires de l'EPO, autre anabolisant, préfèrent finalement la stimulation éphémère du «Pot belge», quitte à trouver la mort dans le vestiaire.
N. K.


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