Un volume important des échanges économiques et logistiques se fait dans le virtuel. Il est nécessaire, donc, pour tirer profit de cette économie immatérielle, de valoriser les compétences, chercher les moyens de créer de nouvelles opportunités d'affaires et d'implanter des pôles de compétitivité, seuls garants de la prospérité de toute économie. Cette anticipation permet d'abord des choix économiques, industriels et énergétiques mais également l'anticipation opérationnelle sur le développement de stratégies de compétition immatérielle, le soft power. Dans ce domaine, plusieurs pays émergents, qui tirent actuellement la locomotive de l'économie mondiale ont compris que les marchés mondiaux seront normalisés à terme et ils ont déjà commencé à déployer leurs propres normes dans divers produits de consommation non seulement dans l'économie, mais aussi en matière environnementale, éthique, sociale et culturelle. Cependant, la sécurité des systèmes d'information est un enjeu majeur du management stratégique tant des gouvernants que des entreprises. Dans ce cadre, plusieurs pays développés et émergents ont mis en place un Conseil de sécurité économique, à l'image du Conseil de sécurité intérieure, comprenant un comité regroupant des représentants des secteurs économique et universitaire et des dirigeants d'entreprise qui définissent les orientations de la politique menée dans le domaine de la sécurité économique et fixant les priorités, chargés d'assurer la cohérence des actions menées par les différents ministères et veillant à l'adéquation des moyens mis en oeuvre. En effet, la démarche d'intelligence économique intègre la lutte contre la criminalité financière, le blanchiment, la corruption et le financement du terrorisme et se mettent en place une adaptation et une uniformisation du droit selon les Etats, dont l'adaptation du code pénal aux nouveaux délits liés à l'évolution des techniques de l'information et au développement de l'intelligence économique. Les objectifs sont, notamment, de se protéger contre la concurrence déloyale, la violation des secrets (secrets de fabrique, des correspondances et des télécommunications, secrets professionnels, de la défense nationale), à l'accès aux systèmes de traitement de l'information et à la cryptologie d'où l'importance d'une symbiose Etat comme puissance publique, entreprises et chercheurs. En conclusion, les obstacles à la création d'entreprises au Maghreb sont à la fois d'ordre institutionnel et bureaucratique et l'inadaptation du système financier qui fait fuir les capitaux vers d'autres cieux nécessitant une plus grande transparence et une cohérence de la réforme globale adaptée aux nouvelles mutations mondiales. Dans ce cadre, le management du système d'information constitue un moyen d'optimisation de la performance de l'entreprise maghrébine. Cependant, à partir d'enquêtes précises, les économistes Robert Solow et Daniel Cohen, notamment, ont montré que les systèmes d'information ne généraient de gains de productivité que s'ils étaient accompagnés de changement dans les organisations devant s'adapter à l'environnement international et national. Dans cette perspective dynamique, d'adaptation à ces mutations, les réponses apportées par les pouvoirs publics au niveau du Maghreb doivent être caractérisées par le rapprochement au niveau régional entre les entreprises, les individus et le savoir, les évolutions récentes de la politique régionale, de la politique des sciences/technologie et de la politique industrielle des entreprises, afin de favoriser les pôles d'activités compétitifs et dynamiques. Cependant, «n'étant de richesses que d'homme», selon l'expression de Jean Bodin, la pleine réussite de l'entreprise au Maghreb devra reposer sur le capital humain et c'est pour cela que je préconise depuis des années la création d'une université et d'un grand centre de recherches maghrébin, évitant cette perte d'énergie, regroupant les compétences, le capital recrutement et le capital formation, et ce afin d'éviter le «brain drain» ou fuite des cerveaux, le robinet qui pomperait la matière grise. Encore qu'il failler éviter une vision négative, l'émigration, ciment de l'interculturalité, pouvant être un vecteur dynamisant sans compter l'apport financier puisque le rapport de la Banque mondiale 2008 donne un montant total de transfert de plus de 300 milliards de dollars. L'analyse des performances conciliant la sécurité de l'emploi et la nécessaire flexibilité (formation permanente, devant changer plusieurs fois d'emplois dans notre vie) permet de mettre en évidence que le capital humain constitue un des actifs les plus précieux de l'entreprise et qu'il était important de le gérer. Se posent, sur le plan opérationnel, plusieurs questions non encore résolues même dans les pays développés, le capital humain n'ayant pu être incorporé dans le bilan car ne rentrant pas dans la catégorie d'un actif susceptible d'être immobilisé et certaines entreprises effectuant une gestion externe à la comptabilité. Comment incorporer le capital humain dans le bilan ? Quelle valeur lui attribuer ? Quelles sont les limites à la comptabilisation du capital humain au bilan ? Quels sont les outils actuels qui permettent de mettre en évidence le capital humain dans l'entreprise ? Or, le dernier rapport de l'Unesco montre que 95 % de la production scientifique est concentrée au niveau des grands acteurs de l'économie mondiale avec l'OCDE (75%), la Chine (10%), l'Inde (4%), la Russie (3%) et le Brésil (3%). Par ailleurs, toute réussite de l'entreprise maghrébine suppose un nouveau management des ressources humaines loin de toute vision dictatoriale, une coopération et une adhésion entre l'ensemble du collectif intégrant la dimension sociale et culturelle de l'entreprise. Un bon management stratégique suppose la capacité de coopérer, c'est-à-dire de dialoguer d'une façon permanente, de communiquer des concepts abstraits, d'animer des groupes complexes et de prendre les décisions au bon moment rapidement afin d'atteindre un SMIG dans le consensus entre les différents éléments composant tant la société que l'entreprise. Si le management des entreprises ne doit ne pas remettre en cause l'objectif premier de l'entreprise, le profit, une entreprise devant en priorité être rentable et pouvoir se développer. Toutefois, de nombreux exemples d'actions d'entreprises montrent aujourd'hui la volonté de prendre en compte d'autres champs d'actions que le seul domaine économique et financier avec la prise en compte de l'environnement et la satisfaction des salariés et des consommateurs. L'approche socioculturelle du management des entreprises devient un facteur déterminant pour la réussite comme la culture d'entreprise, l'éthique, le capital humain et la communication interne, l'entreprise devant être rentable au sein d'une économie globalisée tout en devenant citoyenne et en tenant compte de l'anthropologie de la société maghrébine. (Suite et fin)