Sur la situation en Côte d'Ivoire, par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) exigeant une nouvelle et dernière fois, le retrait immédiat du président sortant Gbagbo, qui continue d'ignorer ultimatums et sanctions, adressés contre lui. «En cas de rejet de cette demande non négociable, la Cédéao n'aura d'autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l'usage de la force légitime, pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien», a menacé l'organisation régionale dans son communiqué final. Il y a lieu de noter que c'est la première fois depuis le début de la crise que Gbagbo est visée par une opération militaire destinée à le chasser du pouvoir pour laisser la place à l'ex-Premier ministre, Alassane Ouattara, soutenu par de nombreux pays et organisations dont l'ONU et l'UA. L'option militaire contre Gbagbo a été déjà réclamée par le camp du «président élu», Alassane Ouattara, pour sortir ce pays de l'Afrique de l'Ouest de l'impasse, après avoir utiliser tous les moyens pacifiques à cette fin. Au moment où la pression s'accroît davantage sur Gbagbo pour se retirer de la présidence, les reconnaissances d'Alassane Outtara comme «président légitime» de la Côte d'Ivoire se multiplient. Ainsi, l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) a reconnu, que M. Ouattara était le seul habilité, au nom de la Côte d'Ivoire, a gérer les affaires financières liées à cette institution et à sa banque, la Banque centrale des Etats d'Afrique. Vivement dénoncée par le camp Gbagbo, cette décision signifie que seule la signature de Ouattara ou de ses délégataires est reconnue, donc que le camp du président sortant «n'a plus aucun droit sur aucun compte de la Côte d'Ivoire». De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué vendredi la reconnaissance par l'Assemblée générale des Nations unies de l'ambassadeur désigné auprès de l'organisation par Alassane Ouattara estimant que cette décision importante «reflète la position unie de la communauté internationale concernant la légitimité du nouveau gouvernement mené par le président Ouattara». Sur le terrain, la situation dans le pays demeure très tendue suscitant de vives préoccupations de la communauté internationale qui a multiplié les appels exigeant le départ de Laurent Gbagbo, pour éviter de nouvelles pertes en vies humaines. Cette semaine, l'ONU a affirmé avoir reçu, entre «le 16 et le 21 décembre» des informations «sur 173 meurtres», en dénonçant «l'usage excessif» de la force par le camp Gbagbo. Ces violences ont été confirmées par M. Ouattara qui a indiqué que pendant le couvre-feu de près d'un mois (du 27 novembre au 21 décembre), «des personnes ont été enlevées et exécutées par des éléments de la Garde républicaine et du Cecos (forces spéciales), appuyés par des mercenaires et des miliciens étrangers». Après avoir rappelé qu'une mission de la Cour pénale internationale (CPI) était attendue dans le pays «dans les tout prochains jours», M. Ouattara a assuré «que la justice sera saisie pour faire la lumière sur ces actes odieux. Une Commission d'enquête nationale sera constituée» dont «les résultats seront rendus publics et les auteurs sanctionnés».