Les deux rivaux qui se disputent la présidence ivoirienne n'ont pas été invités au sommet de la Cédéao, bien que la Côte d'Ivoire fasse partie des quinze membres de l'instance régionale. Après l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) tente à son tour, en sommet à Abuja (Nigeria), de résoudre la grave crise politique en Côte d'Ivoire, déchirée entre deux présidents proclamés, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Les dirigeants ouest-africains ont commencé à arriver hier à Abuja, au Nigeria, pour un sommet extraordinaire de la Cédéao qui doit tenter de résoudre la grave crise politique en Côte d'Ivoire, déchirée entre deux présidents proclamés, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Ni l'un ni l'autre n'ont été invités à ce sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), bien que la Côte d'Ivoire fasse partie des quinze membres de l'instance régionale. Le président du Burkina Faso, Blaise Compaore, qui a joué un rôle de médiateur dans la crise ivoirienne, devait informer ses homologues régionaux de la situation, a indiqué le porte-parole de la Cédéao, Sunny Ugoh. M.Compaore est arrivé à Abuja de même que les dirigeants du Ghana, du Togo, du Mali, du Sénégal et du Liberia. Sur les lieux où se tient le sommet, ils ont été accueillis par le président nigérian Goodluck Jonathan. Le porte-parole de la Cédéao n'a pas précisé quelles mesures le sommet pourrait prendre, déclarant seulement que les dirigeants régionaux allaient «examiner les derniers développements en Côte d'Ivoire et ce qu'ils doivent faire pour trouver une solution à la situation». Comme une grande partie de la communauté internationale, la Cédéao a très fermement rejeté le maintien au pouvoir du sortant Laurent Gbagbo à l'issue du second tour de la présidentielle du 28 novembre, et apporté son soutien à son rival Alassane Ouattara. La semaine dernière, M.Ouattara a été donné vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) avec 54,1% des suffrages, puis le Conseil constitutionnel, acquis à M.Gbagbo, a invalidé ces résultats et proclamé le président sortant avec 51,45%. Le sommet de la Cédéao intervient au lendemain d'une tentative de médiation de l'Union africaine via l'ex-chef d'Etat sud-africain, Thabo Mbeki. Dans l'immédiat, sa mission n'a donné aucun résultat mais l'émissaire a tenu à conjurer les dirigeants ivoiriens de faire «tout leur possible» pour «préserver la paix» L'ex-Premier ministre Ouattara est reconnu comme seul président légitime par une grande partie de la communauté internationale. Les Etats-Unis sont en pointe dans l'intense bataille diplomatique en cours pour obtenir le départ de M.Gbagbo. Barack Obama l'a formellement mis en garde contre un «isolement accru» et dit qu'il subirait les «conséquences de ses actes injustes» s'il s'accrochait au pouvoir, a indiqué un responsable de la présidence américaine. Après une décennie de coups d'Etat et de violence, le «pays de l'éléphant» est replongé en pleine tourmente depuis la semaine dernière. A l'image de la communauté internationale, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon restait «profondément préoccupé».