Belkhadem a ouvert la porte à l'élection présidentielle. Il a réussi à en faire une arme de dissuasion en sa faveur. En faveur de son maintien. Deux courants (ou clans ?) aux rapports de force déséquilibrés. Belkhadem, doté d'une intelligence manœuvrière, a mis le président Bouteflika dans la balance, tandis que les redresseurs ont cru avoir les faveurs du président de la République en ne l'impliquant pas comme objectif du redressement. Pour les redresseurs, Bouteflika n'est pas consulté et n'a donc rien à voir avec leur mouvement. Pour les membres du Comité central, Belkhadem «travaille» pour le président Bouteflika, preuve étant l'annonce d'une candidature pour un quatrième mandat. Dès lors, les membres du comité central veulent investir dans les valeurs sûres, dans la certitude, et non pas dans le hasard. Toute leur vie, ils ont su se mettre toujours du bon côté. Lors du «conflit» Bouteflika-Benflis, un militant chevronné du FLN disait : «Moi, je suis comme le gardien de but. Je plonge du côté du ballon.» Une fois de plus, de la même façon, sur le même thème, Belkhadem brûle la politesse à Ouyahia. Il annonce la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un mandat supplémentaire. Le quatrième. Il rappelle également que le président de la République est le président du FLN, alors qu'il avait été présenté comme seulement président d'honneur pour justifier son caractère de candidat transpartisan. Ouyahia peut bien à nouveau reprendre les mêmes déclarations qu'avant, c'est-à-dire affirmer encore que le RND préfère travailler plutôt que de se lancer dans une campagne prématurément. Il n'y aura plus de spéculation de la presse. Ouyahia en 2014 ? «Pas si Dieu prête vie et santé à Bouteflika», pour reprendre le secrétaire général du FLN qui s'est empressé de rectifier le tir, de peur d'avoir été mal compris. Mais qu'a-t-il compris lui-même pour se corriger aussi vite ?