Le groupe de travail du FLN chargé de la révision de la Constitution a remis son rapport final à l'instance exécutive du parti. L'annonce a été faite hier par le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, au cours d'une conférence de presse à Alger. Ce rapport porte, explique le conférencier, sur « un ensemble d'amendements qui concernent la nature du régime qui est un régime présidentiel, la relation entre les différentes institutions de la République, le champ de compétition de chacune de ces institutions, l'approfondissement de la pratique démocratique, la constitutionnalisation de la fonction de contrôle et la fortification de tout ce qui est droits de l'homme, libertés individuelles et collectives ». M. Belkhadem n'a pas rendu public le contenu du rapport sous prétexte qu'il devrait être « débattu » d'abord au sein des instances du parti. Ensuite, il sera remis au président Bouteflika avant qu'il ne soit mis, par la suite, à la disposition de la presse et des citoyens. Le chef en second du FLN a refusé l'idée selon laquelle cette révision a été faite dans le seul but de permettre au chef de l'Etat de briguer un troisième mandat. Selon lui, la révision a touché « plusieurs articles ». Encore plus, il dira qu'il y a de « nouveaux articles » qui ont été intégrés. Sans donner plus de détail. Mais le FLN est-il pour un mandat ouvert ? Pour M. Belkhadem, l'alternance au pouvoir ne doit pas passer outre la volonté populaire. Continuant sur sa lancée, le SG de l'ex-parti unique souligne qu'il ne faut pas « décréter » cette alternance. Manière de dire que son parti a opté pour la suppression de la délimitation de nombre de mandats présidentiels. Il plaide toujours pour un régime présidentiel où il y aura soit un vice-président élu ou désigné soit un Premier ministre. Mais pas de chef du gouvernement. M. Belkhadem se montre confiant par rapport à l'aboutissement de ce projet. Le président Bouteflika va-t-il accepter la proposition du FLN ? « On va lui remettre le rapport et on attendra la réponse », a répliqué le conférencier, qui ajoutera que « même si notre proposition n'est pas acceptée, le FLN restera gagnant et continuera à se battre pour son aboutissement ». Mais s'agit-il réellement de la volonté du FLN ou de celle du chef de l'Etat qui préside également cette formation ? « Lorsqu'il se prononcera sur notre projet, vous le saurez », répondra M. Belkhadem. Evoquant les divergences entre les trois partis de l'Alliance présidentielle sur cette question, le conférencier dira que chaque parti est « libre d'être d'accord ou de ne pas l'être », reprenant l'argument selon lequel le FLN s'est uni avec le MSP et le RND autour du programme du président Bouteflika, donc chacun d'eux est libre d'avoir des positions différentes sur des questions qui ne figurent pas dans ce programme. Pour rappel, le RND s'est clairement opposé à la révision constitutionnelle qu'il ne considère pas « une priorité » pour l'Algérie. Le chef en second du FLN espère que cette révision de la Constitution se fera avant les élections législatives de 2007. Outre cela, M. Belkhadem précise que son parti n'a pas demandé le départ du chef du gouvernement à la faveur des prochaines élections législatives. « Nous allons rester la première force politique du pays quel que soit la couleur du chef du gouvernement », a-t-il soutenu. Abordant le passage, prochainement, du chef de l'Exécutif, Ahmed Ouyahia, devant le Parlement pour présenter sa déclaration de la politique générale, le SG du FLN indique ne pas être au courant de ce rendez-vous.