La démarche algérienne de criminaliser le paiement de rançons aux groupes terroristes pour la libération d'otages a suscité, durant l'année 2010, une large adhésion de pays influents et d'institutions internationales. L'initiative a permis, il y a un an, l'adoption, par le Conseil de sécurité de l'ONU, de la résolution 1904 qui introduit des dispositions criminalisant le versement des rançons aux terroristes. Ces dispositions, selon des observateurs, ne sont pas, cependant, «suffisamment strictes» pour cerner tous les aspects et les formes que peut prendre le paiement d'une rançon. A cet effet, l'Algérie, qui fut parmi les premiers pays à avoir appelé à criminaliser le paiement de rançons, ne cesse d'œuvrer pour que l'Assemblée générale de l'ONU inscrive cette question à son ordre du jour en vue d'ouvrir la voie à l'élaboration d'un instrument juridique plus contraignant. Plusieurs pays occidentaux ont relativement exprimé leur accord pour une telle disposition. Cela n'est cependant pas suffisant, soutient l'Algérie qui milite pour un «large consensus» dans ce domaine. A cet égard, les Etats-Unis ont exprimé leur soutien à cette démarche. Le coordonnateur de la lutte antiterroriste du Département d'Etat américain, Daniel Benjamin, a soutenu, en novembre à Washington, que, sur la politique de non-versement de la rançon, «l'Algérie, en particulier, a été très franche», appelant la communauté internationale à tenir compte de son message. Pour lui, le recours aux enlèvements contre une rançon par des groupes terroristes, notamment au Sahel, pour assurer leur survie, souligne l'urgence de couper cette source de financement, précisant qu'obtenir un large accord sur une politique «sans concessions» des gouvernements des pays riches serait «un très bon commencement» pour mener à bien cette politique. L'Espagne a également adhéré au principe de criminaliser le versement de rançons aux terroristes. «Nous sommes d'accord avec les initiatives, y compris celle de l'Algérie, concernant le refus du paiement des rançons», a indiqué, en septembre à Alger, le secrétaire d'Etat espagnol chargé de l'Amérique latine, Juan Pablo De Laiglesia. Affirmant que l'Espagne a «beaucoup souffert» du terrorisme, il s'est dit «convaincu» que la coopération internationale peut jouer un rôle capital et efficace dans ce sens. Pour sa part, Kamel Rezzag-Bara, conseiller auprès du président de la République, a indiqué au mois de décembre que de «plus en plus» de partenaires et institutions importants sur la scène internationale soutiennent l'initiative algérienne.