«Tenant compte de l'incidence annuelle de la maladie et de la charge épidémiologique à l'horizon 2015, le secteur chargé de la santé a inscrit la réalisation de 13 centres dont un est déjà fonctionnel, celui d'Ouargla récemment inauguré par le président de la République, cinq en cours de réalisation avancée et sept en projet», a précisé M. Ould Abbès lors d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales. Le ministre de la Santé a souligné à ce sujet que l'insuffisance dans la prise en charge des malades atteints de cancer est notée «avec acuité» au niveau des services de radiothérapie qui rencontrent «beaucoup de difficultés» en raison du manque d'équipements. Les équipements existants ne permettent actuellement la prise en charge que de 8 000 malades par an, alors que la demande est beaucoup «plus importante», a-t-il dit, indiquant que pour l'année 2010, elle est estimée par les spécialistes à 28 000 malades. Il a rappelé que son ministère a décidé, dans ce cadre, l'acquisition de 57 nouveaux accélérateurs «pour permettre la prise en charge de tous les cas de cancer nécessitant un traitement par radiothérapie». M. Ould Abbès a annoncé également qu'un projet de réalisation d'un établissement hospitalier de référence pour la prise en charge de l'enfant cancéreux est prévue à Baba Hassen (Alger). Il a, aussi, indiqué que des mesures «impératives» ont été prises pour éviter toute rupture de médicaments, notamment les anticancéreux. Parmi ces mesures, figure le renforcement des relations de travail entre les établissements publics de santé et la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), a précisé M. Ould Abbès. «Il s'agit d'assurer l'approvisionnement des hôpitaux en produits pharmaceutiques en tout genre, parallèlement à un approvisionnement sûr et sécurisé de la PCH», a-t-il expliqué. La maîtrise des besoins des hôpitaux en médicaments figure également parmi ces mesures, a-t-il dit, soulignant que les besoins des hôpitaux pour l'année 2011 «ont été arrêtés et se trouvent au niveau de la PCH». Il a affirmé, à cet effet, que tous les médicaments sont disponibles, expliquant que le manque constaté incombe aux importateurs. Le ministre a fait savoir que son département a mis en place un stock prévisionnel en médicaments essentiels couvrant les besoins de la population pour une durée de 6 mois, rappelant que l'importation de médicaments a coûté à l'Algérie, en 2009, la somme de 2,5 milliards de dollars. Des mesures ont été prises également pour le renforcement et le développement de la production nationale de médicament en Algérie avec pour objectif la couverture de 70% de la consommation médicamenteuse, conformément aux décisions du gouvernement relatives à la politique nationale du médicament. Concernant les médicaments anticancéreux, le ministre a rappelé que le PCH dispose d'une organisation interne qui lui permet de gérer les différentes classes de médicaments, précisant que deux pharmaciens sont chargés de suivre la gestion des médicaments anticancéreux. M. Ould Abbès a, également, annoncé qu'une agence de biomédecine ayant pour mission la promotion des dons d'organes et de tissus verra le jour très prochainement. Cette agence, qui réunira toutes les conditions réglementaires, permettra également d'effectuer les opérations de greffe de façon durable et dans le respect des normes scientifiques et éthiques, a ajouté M. Ould Abbès. Elle aura, en outre, pour missions la création, l'organisation et la gestion des différentes banques d'organes et de tissus, ainsi que la gestion des listes nationales des demandeurs d'organes ou de tissus, selon le ministre.